dimanche 30 décembre 2012

Cadeau de Noël

J'aurais voulu faire un cadeau de Noël à mon père et je n'aurais pas su quoi. Il travaille mon père, même retraité il a trouvé le moyen d'occuper son temps en travaillant. Faut dire qu'il aime travailler. Mon père n'est pas un mélomane, ni un cinéphile, un brin sportif ( mais il y a bien longtemps que nous avons exploité ce filon), pour lui les vêtements sont fait pour se couvrir point, il n'a pas de loisirs notables donc il est bien difficile de lui emballer quoique ce soit.

Ce que j'ignorais en ce Noël c'est que nous allions lui livrer des cadeaux de Noël par deux simples gestes.

Nos enfants, à mon frère et moi, sont dans l'âge où l'existence du Père Noël est mise en question. Lors des deux derniers Noël nous avons pu compter sur une aide extérieure pour personnicier ce bon Saint Nicolas. Mais cette année c'est mon père qui a dû se glisser dans la peau du personnage. Nous l'avions avisé qu'il poussait sa "luck" plus qu'un brin. Et évidement, il avait à peine ouvert la bouche et qu'il était démasqué. Les enfants malgré tout ont décidé d'entrer dans le jeu et le laisser les amuser. C'était pour lui un cadeau inestimable.

Le second cadeau de Noël fut un éclat de rire. Le mien.
Avec mon frère et mon cousin, nous avons entrainé nos 8 enfants ( non sans remarqué qu'à 3 nous nous étions grandement multiplié) dans une activité de notre enfance : le snow racer tiré par le tout-terrain dans le champs de fraises enneigé du voisin. Mon père nous avait prêté non sans fièreté sa dernière acquisition, un tout terrain muni de chenille. Je riais comme une folle en regardant les enfants avaler la neige, tomber en bas de leur snow racer... Et ma joie fit le plus grand bonheur de mon père.

- Ton père m'a dit qu'il t'avait entendu rire aux éclats à l'autre bout du champs, m'a dit ma mère.

C'était bien peu mais tout à la fois.

mardi 18 décembre 2012

Renarde-Sans-Problèmes

Louvette a occupé beaucoup de notre temps durant 2 ans. Dyslexie oblige.
Sauterelle occupe beaucoup de de notre temps depuis le printemps dernier. Sport oblige. Recherche de ce qui cloche chez-elle oblige. 
Entre les études de Louvette qui prennent du temps, les rendez-vous et les multiples crises de Sauterelle... ah oui! et aussi les prises de bec entre Louvette et Sauterelle. Il ne reste plus de temps.

Renarde est brillante à l'école. Son enseignante est plus sévère avec elle sur la qualité de son écriture par exemple. Question de lui offrir un peu de défi. Sinon, elle est parfaite en classe. Son prof a dû se creuser la tête pour inscrire un défi à relever sur son bulletin. "Respecter les trottoirs lorsqu'elle écrit", c'est tout ce qu'elle a pu trouver.
Renarde est une petite fille facile, souriante, curieuse, créative et très originale en son genre. Le seul véritable défaut de Renarde est son mode "harcèlement". Quand elle veut quelque chose, ELLE VEUT. Elle ne lâche pas facilement.

Sinon, rien à lui reprocher. Donc... vous devinez. Comme elle ne cause pas de problème, qu'elle n'a pas besoin d'une aide particulière, qu'on a pas à gérer 10 crises par jour... Eh bien, on lui consacre beaucoup moins de temps. Pas parce qu'on ne le veut pas. Parce qu'on va au plus urgent. 

Au cours des deux dernières semaines, Renarde nous a fait le coup du mal de coeur. Trois fois. La troisième fois, lorsque la secrétaire de l'école a appelé : "Madame Boréale, j'ai Renarde à mon bureau... elle a encore mal au coeur. Mais elle a un grand sourire.... Voulez-vous lui parler?" 

J'ai discuté un brin avec ma grande malade... Je me doutais bien qu'elle feignait. J'ai embarqué dans son jeu et suis allé la chercher. Je me suis dis que si c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour nous avoir pour elle seule quelques heures, ça valait bien la peine qu'elle manque quelques heures de classe. Avec ses notes, elle peut bien se le permettre. Une petite sieste collée avec Renarde, ça fait du bien. Et je suis contente de pouvoir passer ce temps avec elle sans avoir autre chose à penser.

Je vais tenter de trouver des moments pour me consacrer à elle. Elle adore lire. Alors je vais tenter de l'aider à s'améliorer encore en lisant avec elle.

lundi 17 décembre 2012

Part de chagrin

Sauterelle a participé à une épreuve dans son sport.
Durant les derniers mois, elle a beaucoup évoluée et est devenue plus sérieuse durant les entraînements.
Il faut dire que lorsqu'elle a rejoint le groupe, on s'est sérieusement demandé pourquoi ils l'avaient choisie pour faire partie des élites. Elle ne faisait rien correctement, sans parler de son attitude générale: toujours sur une patte, à regarder partout sauf l'entraîneur et sautillant ici et là de façon incontrôlée.
On s'est dit "Ouin, ben ils vont voir qu'ils se sont trompés et la retourner au récréatif".
Finalement, elle s'est beaucoup améliorée et elle a même fait des prouesses qu'on ne la soupçonnait pas être capable de faire.

Le jour de l'évaluation, elle était d'un calme étonnant dans la voiture. On lui a même demandé si elle dormait.

- Non, non, je compte les couronnes de Noël sur les maisons... je suis rendu à 32. (il lui arrive fréquemment de compter ces temps-ci... symptôme?)

Elle était calme et s'était montrée docile tout au long des préparatifs. Pas de chichis, pas de crises.
Quelques minutes avant le début des épreuves, les entraîneurs demandent que chacune retire ses boucles d'oreilles. Ce n'est pas permis. Nous avons eu chaud. Sauterelle est passé à un poil de nous faire une crise de colère. Mais elle a réussi à passer outre sa frustration de devoir enlever des anneaux ( ici, c'est la crainte de la douleur ).

Nous étions prêts à être impressionnés. Parce-qu'habituellement, Sauterelle a ce don de toujours nous surprendre quand on s'y attends le moins. Vu sa tranquillité apparente, on s'est dit qu'elle allait performer sous la pression. Que ça allait lui donner le petit plus qui la pousserait à se dépasser.

Et c'est là que notre balloune se dégonfle. Sauterelle se balance d'un pied à l'autre, regarde "ébahie" le plafond de la salle, fait mille et unes "steppettes" alors que ses coéquipières sont sagement alignées, alors qu'elle devrait regarder les autres s'exécuter (et par la même occasion se remémorer ses routines) elle se perd dans la contemplation du groupe voisin et son visage... que dire de son visage? Elle grimace, elle fronce le nez, se contracte des épaules à la pointe des cheveux, se fige dans des rictus épouvantables, elle se présente devant les juges dans des postures inadéquates ... Elle n'est pas comme les autres. Elle sort du lot. Pas pour les bonnes raisons.

Je suis sortie de l'évènement triste. Pas parce-qu'elle n'a pas réussi (sur les 8 filles de l'équipe, une seule a réussi). Triste que des gens l'ont regardée, l'ont vue agir et l'ont jugée. Des sourcils levés, des regards interrogateurs (mais qu'est-ce qu'elle fait là?). Je me suis sentie triste pour elle. Elle a un talent immense et un besoin de dépenser son énergie de cette façon. Elle aime son sport. Parviendra t-elle un jour à avoir l'attitude et le comportement nécessaire pour bien réussir dans ce sport?

À ce jour, elle n'a pas eu de taquineries ou de commentaires sur son comportement de la part de ses pairs, mais ça viendra sans doute. Tant que nous n'avons pas mis le doigt sur le bobo, nous ne pouvons qu'observer et tenter de comprendre ses mécanismes. Il est évident que c'était dicté par le stress. Qu'elle ne le faisait pas intentionnellement. Elle était heureuse d'être là point.

J'ai eu du mal à déterminer ce qui m'avait laissé une impression négative de l'évènement, ce qui m'attristait réellement. Je savais que la réussite de l'épreuve était loin d'être certaine, je savais qu'elle avait fait énormément de progrès dans les dernières semaines et que la prochaine fois serait la bonne, je n'étais pas déçue d'elle du tout... J'étais simplement triste de la voir si différente des autres et que ça "fesse" à ce point. Je ne voudrais pas que les gens la blesse à ce sujet.

Il y a tout de même une bonne nouvelle. Elle verra le neurologue en février. Nous qui pensions attendre des mois et même des ans!! Faut dire que son dossier est étoffé et que les analyses précédentes offrent de bonnes pistes. Quand je la vois comme ce week-end, je pense à Tourette immédiatement... C'est toujours dans les "possibles".

vendredi 14 décembre 2012

Consolation

Quand la nouvelle est sortie hier, chacun d'entre nous nous a été choqué d'apprendre que l'ex-cardiologue, Guy Turcotte, retrouvait sa liberté. Après quelques mois passés en psychiatrie, suite au meurtre sordide de ses deux enfants (40 coups de couteaux assénés à des enfants qui le suppliait d'arrêter) il revient dans la communauté. Un acte de folie passagère. C'est ce qui a été décidé.

Qu'on croit à sa folie ou qu'on pense que c'était un acte prémédité par pure vengeance, la sentence est ridicule. Compte tenu de l'horreur commise, rien ne pourra réparé.

Les gens sont déçus que la sentence soit si légère. Mais je crois que la pire prison pour lui est la communauté. Les regards qui se poseront sur lui, le dégoût des gens qui croiseront sa route, le rejet de ses pairs. Qui voudra associer son nom à cet homme? Qui aimera ce monstre? Qui voudra être vu en sa compagnie? Qui risquera sa réputation pour prendre sa défense? 
Je pense que la vie hors des murs de la prison ne lui apportera pas la vraie liberté. Celle d'être aimé, de jouir de la vie et celle de s'épanouir.

À l'intérieur des murs d'une prison, il aurait été protégé. À l'abri des regards dans sa bulle. Encadré et supporté dans une thérapie. Exempté des jugements et des regards accusateurs. Ses déplacements auraient été entravés et ses co-détenus ne lui auraient pas fait de cadeaux. 

La seule consolation possible, c'est de se dire que cet homme ne sera jamais plus heureux, que sa vie ne mènera nulle part. Qu'il n'y aura plus de rêves possibles. Que personne ne le regardera plus avec l'amour inconditionnel dont les enfants sont capables. Son sort est scellé. 

samedi 8 décembre 2012

Compétition

D'emblée, je suis plutôt un être sociable. J'aime parler avec les gens et me joindre au groupe. Vous savez, faire parti de la gang!!

L'été dernier Sauterelle a rejoint le groupe d'élite dans son sport. C'était l'une des deux petites nouvelles. Une de celles qui détonnait par sa maladresse et qui ne fittait pas trop dans le groupe. Je m'étais même demander pourquoi ils l'avaient choisie. Ils avaient peut-être fait une erreur. 

Les parents des autres petites filles, feignaient trouver ça dommage pour les nouvelles d'être découragées par les meilleures. En fait, ils craignaient simplement qu'elles accaparent les entraîneurs au détriments de leurs propres rejetons.

6 mois plus tard, Sauterelle a tellement progressé qu'on ne voit plus vraiment la différence entre elle et les plus anciennes. 

6 mois plus tard, je constate que ma première impression des autres mères (pas toutes! seulement une petite clique) était la bonne. Je ne suis tellement plus capable de les entendre chialer contre tout, ne pas parvenir à faire une phrase sans prononcer le prénom de leur 8ème merveille du monde, sans feindre d'être ennuyées par la supériorité de leur rejeton (pas facile d'avoir un enfant SI intelligent, SI parfait), de les entendre critiquer tout ce qui se fait... Bref, ce matin dans les estrades, ma sauvagerie était à son comble. Je me suis collé les écouteurs sur les oreilles et ignorer royalement leur présence. Je me demandais pourquoi certaines mères se tenaient à l'écart. Maintenant je comprends. Et je vais faire comme elles. Je suis là que pour regarder ma fille évoluer et non pour me faire des amies.

Vulnérabilité

J'ai lu quelque part sur le web (désolée j'ai oublié qui était l'auteure de cette réflexion) que lorsqu'on devenait maman notre coeur devenait vulnérable à jamais. Nous devenions en quelque sorte la mère de tous les enfants. Tout drame touchant les enfants nous afflige comme si c'était les nôtre.

C'est vrai, j'ai la larme facile depuis la naissance de mes enfants. Je peux comprendre et ressentir la douleur d'une mère qui perd son enfant, de celle qui apprends que son enfant devra vivre avec un handicap, de celle qui est rejetée par son enfant, de celle à qui on enlève la chair de sa chair, de celle à qui on dit que son enfant n'a pas d'avenir... Bref en étant mère je peux me mettre dans la peau de toutes ces mères.

Ma plus grande crainte est de ne pas voir grandir mes enfants. Soit parce que ne soit plus de ce monde, soit parce qu'elles partiraient avant moi. Dans les deux cas, la première option est la moins cruelle. Une fois de l'autre côté j'ose espérer pouvoir les voir se réaliser.

J'ai cette peur au ventre de les perdre et j'anticipe la douleur. Il y a plu d'un an, qu'une amie est décédée et j'en éprouve encore un grand chagrin. Il n'y a que peu de journées où je ne pense pas à elle. Et si c'était un de mes enfants? Je mourais de chagrin? Comment on fait pour survivre à ça?

Je connais des gens qui ont connu ce drame et qui continuent d'avancer. Ils ont survécu malgré la douleur qui ne doit jamais laisser de répit.

Je ne sais pas comment conclure ce billet. Seulement, je prends conscience de l'ampleur de mon amour et de la valeur du trésors que je tiens entre mes mains.

mercredi 5 décembre 2012

By the book

La rigidité. C'est une chose avec laquelle j'ai du mal à dealer.
Je suis une personne plutôt flexible. Je m'accommode de tout. Je choisi toujours de voir le bon côté et j'ai depuis longtemps accepté que la vie est une série d'imprévus.
Je pars souvent sans attentes, ouverte à prendre les choses comme elles viendront.

Sauterelle et Louvette n'ont pas hérité de mon trait de caractère. Elles sont d'une rigidité frôlant souvent l'hystérie. Elles sont by the book. C'est d'même que je l'ai appris, je ne ferais aucune entorse au règlement...Même si la situation le commande. On appelle ça "bucké".

Ce week-end, Louvette avait une évaluation dans son sport. Après l'examen, les entraîneurs appelaient les enfants à tour de rôle pour venir chercher leur diplôme. Louvette Boréale attends son tour parmi tous.

- Sandrine Lamontagne, (elle va chercher son papier), Junior Gallant (il va chercher son papier), Louvette Biréale...*criquet*criquet*... Louvette Biréale?

Nous tentons d'attirer l'attention de Louvette qui nous fait un gros NON de la tête.

- Vas-y Louvette c'est toi!
- Non! C'est pas mon nom!
- Louvette!! Misère, il a juste mal lu, vas-y!
- Noooonnnn! Ce n'est pas mon nom!

Notre nom de famille n'est pas commun, il arrive souvent qu'il soit mal prononcé ou que des lettres soient inversées. Elle refusait de bouger. Il a fallu que j'aille la lever et la pousse pour avancer... elle reculait comme un âne têtu!!

Elle a bien fini (en colère) par y aller et constater que c'était bien son nom. Qu'il avait été tout simplement mal dit.

Hier, devoirs de maths. Des additions en colonne.

780
+15__

L'impression est décalée. Les dizaines sont vis à vis les centaines et les unités sous les dizaines. En se servant de notre jugement, on est capable de comprendre que c'est 780+15 et non 780+150. Nenon! Mademoiselle s'entête à faire son calcul en respectant les colonnes (mal alignées) malgré qu'on lui explique dans tous les sens le comment et le pourquoi. ELLE N'A PAS LE DROIT DE TRANSGRESSÉ LA RÈGLE DES COLONNES!! Rien à faire. Elle ne veut rien entendre. À sa réaction hystérique on pourrait croire que les châtiments corporels ont réintégrer le code de vie de l'école. Ou qu'une bonne soeur lui fait la classe et l'a menacée de brûler en enfer si elle n'appliquait pas cette règle à la lettre. Bref elle en a mit plus que le client en demandait.

La dernière fois que nous l'avons amenée se faire vacciner du haut de ses 8 ans, elle a piqué une crise de panique hystérique ameutant la clinique au complet. Il a fallu une deuxième infirmière pour lui faire entendre raison. Incapable de prendre un peu sur elle l'instant d'incertitude entourant la potentielle douleur. Même chose lorsqu'il s'agit de lui retirer une écharde. Elle hurle autant que si nous la marquions au fer rouge (et nous avons seulement sorti l'aiguille!!). 

Ce matin, Renarde et Sauterelle avaient des vaccins. Renarde s'est proposée pour passer en premier. C'est une courageuse qui n'a pas froid aux yeux. Elle est très volontaire et avide de dépassements. Quand ce fut le tour de Sauterelle, il nous a fallu dix minutes pour la convaincre de se laisser faire. Elle était en larmes, en sanglots... et a pris son courage à deux mains. Ce fut fait. Même chose la semaine dernière quand j'ai dû lui faire arracher une dent (morte). Je pensais qu'elle paniquerait et ne se laisserait pas faire. Le dentiste a tellement eu le tour avec elle que j'ai pu me contenter de regarder de loin sans intervenir. Une championne. 

Connaissez-vous des petits trucs pour amener un enfant en proie à la panique à se calmer?

dimanche 2 décembre 2012

Scénario

Mes enfants ont une façon de jouer qui m'exaspère.
Leur jeu je l'appelle : Jouer à jouer.

(entendu de la cuisine venant de la salle de jeux)

- Bon. Toi on va dire que tu es malade (Renarde) . Et toi (Sauterelle), tu vas arriver... et tu vas dire "ahhh! Je vais te soigner...Rosabelle-Jade...ordonne Louvette.
- Non c'est moi Rosabelle, rétorque Sauterelle.
- Moi c'est Lalilou...euh... Lalilouanne!, commente à son tour Renarde.
- Et moi je me nomme Princesse Anaïs-Maude-Sarah-Jeanne, annonce finalement Louvette.
- Mais moi je ne suis pas vraiment malade, tente Renarde.
- Non!, s'exclame Louvette. Tu es très malade et là Rosabelle arrive de voyage...
- J'étais à Cuba là!, ajoute Sauterelle.
- NON!, s'exclame Louvette. Tu arrives de chez ta mamie. Et là tu vas dire: "Oh! Laloulili...euh...
- LALILOUANNE!!!, se fâche Renarde.
- Ok là tu dis "Oh Lalilouanne! Je vais te soigner". Et là on va dire que ta mamie avait mit de l'herbe magique dans ton sac. Et là tu vas dire "Princesse Anaïs-Maude-Sarah-Jeanne, pouvez-vous préparer la potion pour guérir Lalilouanne?" Parce que toi tu ne sais pas lire les recette. Tu es trop petite.
- C'est pas vrai! Je sais lire!, s'emporte Sauterelle.
- Mais dans le jeu tu ne sais pas lire, rétorque Louvette.
- Non, je sais lire. Sinon je ne joue plus!
- Bon ok, on va dire que tu sais lire. Mais c'est de l'encre invisible magique la recette et il n'y a que la princesse qui peut la lire.
- Je veux lire!
- Non!
- Mais moi je ne suis pas vraiment malade là!, tente encore Renarde. Je fais juste semblant, parce que je veux capturer Rosabelle. C'est un piège. Et là elle va dire "Non!!! Je ne veux pas aller avec toi!"
- NON! NON! Tu es malade!
- Debord je ne joue plus!, boude Renarde.
- Moi non plus!, ajoute Sauterelle.
- Mais là!!!! Maman! Mes soeurs sont méchantes! Elles ne veulent pas jouer avec moi!

Rejouez ça au moins 10 fois par jour et c'est presque assuré que vos parents deviennent fous à lier. (Wiiiinnnn! Pu capable!!)

Voulez-vous bien me dire quel est l'intérêt de jouer à "on va dire que toi"..? Jouer à faire la mise en scène pour finalement ne jamais jouer pour vrai. Parce-que 99,9% du temps ça vire en guerre atomique en moins de 10 minutes. Des pleurs, des cris, des portes qui claquent...

Ici personne ne cède d'un pouce à moins d'obtenir une compensation parfois détournée.
Quand le jeu fonctionne (dans 0,01% des cas) c'est assez suspect.

Est-ce que c'est comme ça chez-vous aussi?

samedi 1 décembre 2012

Serial lover

Depuis l'an dernier Sauterelle est en "couple" avec Albert. C'est officiellement son amoureux. C'est une relation consentie par les deux parties. Et les parents de Albert sont aussi au parfum.

Renarde, la jumelle de Sautrelle, n'avait pas de Jules. Mais voilà qu'elle a remédié à son célibat.

- Papa! Maman! Je suis amoureuse avec Gédéon!

- Est-ce que Gédéon est au courant?

- Oui!

- Et, est-ce qu'en plus d'être au courant il est d'accord?

- Oh oui! Je m'en doutais qu'il était amoureux de moi. Il me suivait partout.

- Es-tu amoureuse avec lui juste parce-qu'il est amoureux de toi?

- Non! Mais j'étais un peu amoureuse de Bernard. Quand je lui ai dit, il a crié et s'est enfui. Alors j'ai décidé de garder Gédéon.

- Parce-que tu as déclaré ta flamme à Bernard après avoir accepté d'être l'amoureuse de Gédéon?

- Mouiii...

- T'aurais eu l'air fine si Bernard avait accepté d'être ton amoureux.

- ... "Visage de : oups!-je-n'avais-pas-pensé-à-ça!"

-J'imagine que Gédéon est sauf jusqu'à la prochaine fois.

- Est-ce que je peux téléphoner à Gédéon? On n'avait pas fini de comparer nos goûts! Il n'aime pas la pizza et la moutarde comme moi. Il veut avoir un chien quand il sera grand, moi aussi. Sa couleur préférée c'est bleu comme moi. Tu vois on a plein de choses en commun.

Comme ne pas sourire devant tant de candeur?

mercredi 28 novembre 2012

Mystérieuse Sauterelle

Ah! Sauterelle! Une énigme sur deux pattes.

Ergothérapeute : Pas certaine. Problème de perceptif? Hypo et hyper sensibilité sensorielle?

Psychologue: Troubles obsessionnel-compulsif. Postures étranges. Anxiété... Oui mais non.

Neuro-psychologue: Un écart significatif entre les perceptions visuelles (moyenne faible) et les perceptions verbales (élevée). Des tics observés. Des mouvements anormaux de la main gauche. Recherche de proximité physique (ou ne pas percevoir la bulle des gens). De l'agitation... problème neurologique ou hyperactivité. Trouble d'attention suspecté... mais pas certain. Bref nous aurons une idée plus claire quand elle aura vu un neurologue... un jour...(liste d'attente à plus finir).

École: Une petite fille joviale, souriante... mais grouillante. Parle beaucoup, bouge sur sa chaise, se lève et se déplace. Jamais déplaisante avec les profs et les autres enfants. Un suivi en ortho-pédagogie avait été mis en place. Mais, l'ortho est en congé maladie jusqu'en janvier. Le service est maintenu par une suppléante mais il n'y aura pas de plan d'intervention. Elle est appliquée (plus que sa jumelle) et toujours partante pour travailler.

À la maison: C'est les up and down. Un jour elle est au summum du bonheur, il y a des arcs-en-ciel, des papillons roses et de la musique. Elle trépigne de bonheur. Chante. Cabriole. En fait, c'est freakant tellement c'est trop de "joie" pour une seule personne. Le lendemain elle est d'humeur sombre. Tout l'irrite. Elle crie, elle grogne, elle tempête pour un oui ou un non. Elle devient maniaque, rigide et inconfortable. Agressive envers nous. Nous avons l'impression qu'elle se bat contre quelque chose de plus fort qu'elle.

Y a un peu de tout. Un peu de rien. Beaucoup de contradictions. Nous n'avons pas de réponses.
Et surtout une petite fille qui s'y perds.


mercredi 21 novembre 2012

Un choix de poids

Lu sur le rapport d'un spécialiste pour mon médecin de famille: Femme début trentaine, en excès de poids mais en bonne santé.

Excès de quoi? Ah oui, excès de poids. Comme dans toutoune, enrobée, courbes incluses, moelleuse, ronde... Bordel! Avec mes 5'2 pouces, disons que je ne peux pas me permettre de loger beaucoup. 3 bébés, une dent vigoureuse et un amour du vin, ça laisse des traces forcément.

Et mon corps est bizarre. Il fabrique des muscles sous la couche adipeuse. Une tonne de muscles durs, compacts et hyper tendus.

Bref... j'ai l'air d'un pouf!

Donc, suivant les conseils d'une copine heureuse avec son régime Weight Watcher, j'ai décidé d'adhérer en ligne. Je suis dans la troisième semaine et c'est plutôt efficace. Dans mon cas ce n'était pas vraiment la qualité de mes repas, mais la quantité. Ajoutez à ça un dessert ici, une coupe...bon.. deux ou trois coupes de vin.

Régime allant, j'ai cherché des façons de mieux manger. Légumes + grains entiers + viandes maigres + fruits ...
Les dommages collatéraux: Les enfants!

À les écouter c'est à croire que je tente de leur faire avaler de force du boulgour cru poussé dans du fumier d'alpagas nourris à la main exclusivement (main lavée uniquement à la saponaire des forêts vierges d'Amazonie) ou des fèves de soya marinées à la poudre de thé des bois de Transylvanie.

Que de jolies choses que je leur sers: Une mignonne salade Les cités d'or, fait de maïs, de poivron jaune, de carottes accompagné d'une vinaigrette à l'orange et décorée de suprêmes. Un riz tout ce qu'il y a de plus standard avec une panoplie de légumes colorés.

Finalement, comment passer 2h de ta journée à planifier, acheter et concocter des choses délicieuses et n'obtenir qu'un "beurk" presque unanime... et une ruée vers le grille-pain. Faut dire que je ne suis pas très "cool" sur les repas de remplacement. Que des toasts et beurre d'arachides. Avec l'espoir (presque vain) que des "beurrées de beurre de peanuts" matin-midi-soir saura les rendre plus enclines à goûter et apprécier mes BONS plats.


mercredi 14 novembre 2012

Bribes de pensées


Il y a tellement de choses qui se passent dans ma tête ces temps-ci. Si je m'essaie à écrire ce tumulte j'ai l'impression d'empiler les mots les uns sur les autres. Une sorte d'explosion où ça part dans tous les sens.

Je jongle avec toutes les sphères de ma vie et je laisse tomber au sol les "balles" les moins importantes. Elles roulent rapidement hors de ma vue.

La priorité numéro un sont évidement mes enfants. Je suis investie à 100% dans mon rôle de mère. Je suis toujours disponible pour les filles. Et sincèrement, c'est un grand plaisir pour moi d'être présente à leurs activités. Passer des heures à regarder leurs entraînement c'est pour moi un plaisir. Et j'y vois toute sorte de parents. Ceux qui "dropent" leurs enfants à la porte du gym et qui les ramassent une fois le cours fini. Une garderie pour quelques heures. Ceux qui sont là pour surveiller, veiller. Leurs petits méritent toutes les attentions et qu'on s'adapte à eux, peu importe les autres. Ceux qui, comment les expliquer ceux-là?, vante leur enfant mais feignent d'en être ennuyés par la "perfection" du dit rejeton.

- Ahhhh! Ils me l'ont fait sauter une année. Il sait lire depuis ses 4 ans. Il est telllllement perfectionniste, c'est lassant à la longue... Pfff! *sur un ton hyper contrarié*

Et ceux qui pleurnichent leur vie sur les hypothétiques échecs d'une barre mis un peu trop haut (ou comme but à atteindre, c'est selon). C'est si pathétique. Les échecs et les déceptions sont là pour rendre les réussites si savoureuses.

Je ne suis pas une compétitive née. Mais je ne vois pas l'intérêt de faire une chose si ce n'est que pour être (du moins tenter) d'être la meilleure. Mais c'est pour moi un défi tout à fait personnel. Et j'aime à penser que j'enseigne à mes enfants le dépassement. J'essaye de ne pas trop en faire, de ne pas mettre de pression. Quand on prend un engagement on fait de son mieux jusqu'au bout.

C'est pourquoi j'ai tant de plaisir à les regarder se dépasser et être fières d'elles. Je n'y perds pas mon temps, j'y prends du bon temps.

Voilà pour l'une des directions que mes pensées prennent.

J'ai parlé plus haut, que j'étais dédiée à mon rôle de mère. Sauf que j'ai du mal avec la perception des gens. Pour la plupart, une maman à la maison c'est une mère. Point à la ligne. Une femme sans saveur. Une femme au foyer dont la vie se déroule entre les enfants et le ménage... et la fameuse image de la ménagère qui prends sa pause café devant son "soap" d'après-midi.

- Que fais-tu dans la vie toi?
- Je suis maman à la maison.
- Ah... Hey!! Brigitte!! Mon dieu ça fait longtemps! et voilà l'interlocuteur qui prends fuite.

Évidement, je suis ÇA. Une maman à la maison. Mais je suis tellement autre chose aussi. J'use de mes temps libres pour travailler sur des projets personnels. Rien de professionnel "officiellement". Je ne peux pas me targuer d'être écrivaine parce que je gribouille quelques textes, ni d'être photographe parce que je m'amuse (passionnément) avec mon appareil, ni d'être une décoratrice parce que je retape ma maison. Encore moins me vanter d'être experte en harmonisation des couleurs parce que je m'adonne à quelques artisanats.

Je voudrais bien terminer sur une morale, une résolution mais bon... Je n'ai pas encore fini de démêler toutes ces idées qui s'imbriquent les unes dans les autres.

Mon seul malheur en fait, c'est les journées dont les heures s'écoulent entre mes doigts sans que je puisse en retenir un grain.

dimanche 4 novembre 2012

Pris pour acquis

En début d'année, déchiffrer les devoirs et leçons de Louvette dans son agenda était hasardeux. Il manquait des mots, des chiffres étaient inversés ou carrément absents.
Comme son prof a dû se rendre compte qu'elle peinait à retranscrire ses devoirs et leçons inscrits au tableau, elle a commencé à écrire pour elle dans son agenda. La belle écriture en lettres attachées très appliquée était à cent lieux des gribouillis de Louvette.

La semaine dernière, j'ai rencontré l'enseignante et l'orthopédagogue qui s'occupent de Louvette. Comme Renarde et Sauterelle apprennent les lettres attachées dès leur première année, on s'est dit qu'il ne ferait pas de torts à Louvette d'en apprendre les rudiments. (En deuxième année, nous avons convenu avec l'école qu'elle n'aurait pas à écrire en lettres attachées). L'orthopédagogue s'enquiert ensuite de la manière établie avec Louvette pour la prise de notes pour les devoirs.

- J'imagine que vous lui remettez une photocopie du plan de travail de la semaine, supposa l'orthopédagogue.

- Grands dieux non! Elle tient à les écrire elle-même. Il s'est farouchement opposée à ce que j'intervienne, répondit l'enseignante.

- Pardon? Êtes-vous en train de me dire que la belle écriture dans l'agenda de ma fille ce n'est pas la vôtre?

- Absolument!

- Louvette ne sait pas écrire en lettres attachées!!

J'avais tout faux. Louvette a intégré le temps de le dire l'écriture cursive sans intervention de personne. J'étais vraiment soufflée! J'avais vraiment pris pour acquis que c'était l'oeuvre du prof. Je n'ai posé aucune question.

Les enfants ont ce don de toujours nous surprendre.

dimanche 21 octobre 2012

La folie de l'autre

J'ai toujours été une personne qui avait du mal à se faire une opinion sans avoir en main tous les côtés de la médaille. Je ne peux pas prendre une décision ou prendre parti sans tous les éléments. Et j'ai cette faculté de pouvoir me mettre dans la peau de tous les partis et d'envisager leurs points de vue respectifs. Je dois malheureusement souvent me contenter de la neutralité parce que j'en viens à la déduction que les deux parties ont leur raison et qu'elle est potable si on se met dans leur situation.


C'est pourquoi j'ai adoré le livre Sans antécédents de Sophie Bérubé. Un couple, deux versions de leur histoire. La folie. Le drame.

Le genre de situation dans laquelle se défendre se retourne contre soi. Crier est attester de sa folie. Où la manipulation atteint son paroxysme.

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas fait qu'une bouchée d'un livre.

jeudi 18 octobre 2012

L'indépendance pour votre bien

Vous probablement vous demander où je veux en venir avec le petit texte qui suit. Je vous promet que c'est tout à fait pertinent. Et que le parallèle est très à propos.


Quand les pays riches ont vu la pauvreté dans les pays du tiers-monde, la première idée fut : Allons leur apporter de la nourriture. Il faut les nourrir. Chez-nous ça nous sort par les oreilles... la nourriture. Donc, du ciel de généreux donateurs ont parachuté des victuailles à ces pauvres affamés. Reconnaissants, les gens ont mangé ce qui tombait du ciel. Quand de nourriture il n'y a plus eu, les gens ont regardé vers le ciel pour attendre la manne venant des airs. Plusieurs fois, leurs attentes ont été comblées. Mais voilà, qu'ailleurs on réclamait de l'aide et il a valu fractionner les denrées et les appuis financiers. Dépourvus, les affamés ne surent que faire. Attendre? Crier? Prier?

C'est alors que dans les pays riches on prit conscience de leur erreur. C'était bien utopique de penser qu'avec la bonne volonté et la générosité des plus nantis on pouvait résoudre le problème de la faim dans le monde. Que cette façon de faire créait une forme de dépendance et n'était pas une vraie solution. Donc, on entreprit d'aller dans ces pays pauvres afin de montrer aux gens les connaissances maraîchères nécessaires à une communauté pour être en mesure d'acquérir leur indépendance alimentaire. On s'est penché sur les problématiques d'apport d'eau et usé d'astuces pour irriguer les cultures. On a étudié les milieux afin d'adapter les façons de faire. On a aidé des peuples à regagner la confiance en leurs moyens et la fierté de subvenir à leurs besoins.

Là où je veux en venir...Quand nos amis, nos frères ou nos collègues vivent des situations problématiques et ne semblent plus savoir à quel saint se vouer, il est tentant de vouloir régler les problèmes pour lui. Pour soulager d'un poids. La situation se présentera une fois, deux fois, trois fois... et l'autre personne prendra pour acquis (voire dû) votre aide. Il ne cherchera plus à trouver une solution par lui-même. Il sera dépendant de vous. Au fond, la meilleure façon d'aide une personne n'est pas de prendre en charge ses ennuis. C'est plutôt de l'amener à investiguer et faire des choix par lui-même. Avoir toujours quelqu'un qui prend sur lui vos problèmes, c'est de la déresponsabilisation. "Si jamais je me trompe, ça ne sera pas de ma faute... c'est lui ou elle qui m'a conseillé d'agir ainsi ou de faire ce choix."

Est-ce possible de développer un TOC qui vous pousse systématiquement à réclamer de l'aide dès que vous vous trouvez devant un problème? Je me le demande sérieusement! Surtout comment renverser la vapeur quand une personne a toujours vécu ainsi.

lundi 15 octobre 2012

Dans les deux camps

Durant la dernière semaine il a été question que le gouvernement, qui subventionne à 60% les écoles privées, retire sa participation aux institutions qui sélectionnent les élèves selon les résultats scolaires.

D'un côté on a le secteur public qui se plaint de se faire retirer de bons éléments et de ne pas pouvoir investir de temps aux élèves qui réussissent le mieux. Le temps étant grugé par les plus faibles, les plus demandant. 
Faut-il revenir aux classes "cheminement particulier", "régulier" et "douance"? Au lieu d'intégrer les élèves en difficulté au régulier? 

Je sais pertinemment que si ma famille comptait 3 petites génies, je voudrais que le plein potentiel de mes enfants soit développé. Dehors ceux qui nivelant par le bas le groupe! Privilégions l'élite.

Mais voilà, j'ai des élèves dans les deux camps. Renarde réussi très bien, c'est une intellectuelle et une passionnée. Je viens de signer mon accord pour que Sauterelle soit suivie par l'ortho-enseignante et Louvette, on poursuit les démarches pour l'aider avec sa dyslexie. 

À moins que je me trompe, de mon temps du moins, les groupes de "cheminement particuliers" étaient un melting pot de tous les cas problèmes de l'école: trouble d'apprentissage, de comportement, déficience légère et cie. Un beau ramassis d'états d'âme qui n'allait nul part. 

Louvette et Sauterelle sont de bonnes élèves avec une attitude positive, agréables avec les camarades de classe, motivées et respectueuses. Jamais je ne pourrais les imaginer dans ces groupes. Elles ne seraient pas à leur place. En fait, personne ne veut de ce genre de groupe pour son enfant. On veut tous ce qu'il y a de mieux. 

De l'autre côté il y a, selon mon impression, un côté garantie d'en avoir pour votre argent en allant au privé. On tri (dans 10% des établissements privés) sur le volet. On veut les meilleurs, qui procurent tout le lustre voulu au nom de l'école. 

Heureusement, j'ai lu sur le site de la Fédération des établissements d'enseignement privés que les tests d'admission et de classement servent seulement à équilibrer les classes. Donc, si un jour je considère que seul un encadrement au privé peut répondre aux besoins de l'une des filles, je peux espérer y trouver une place.


vendredi 5 octobre 2012

Étrange morale

Louvette avait comme devoir de lire quelques pages de son manuel de lecture scolaire. C'est un livre qui date vu son état.

Elle nous a lu l'histoire d'un singe qui habite dans un arbre. Sa tranquillité est rompue par l'arrivée d'un serpent qui désire s'installer aussi dans l'arbre. Ce dernier refuse d'aller vivre ailleurs et promet au singe qu'il ne le dérangera pas. Mais ça ne suffit pas au singe et il va trouver un ami singe pour trouver une façon de faire partir le serpent.
Ils complotent alors de faire entrer le serpent dans un sac en feignant un conflit entre eux.

(Singe #1) Je te dis qu'il n'arrivera pas à entrer dans le sac!
(Singe #2) Moi je te jure que oui, il peut y entrer sans problème!

Le serpent curieux s'informe de l'objet du litige.

(Singe #1) Je crois que tu n'arriverai pas à entrer dans ce sac et mon copain croit que oui.

Bien gentiment le serpent se plie à l'exercice afin de dissiper le malentendu. Malheureusement pour lui c'était un stratagème. Une fois le serpent dans le sac, les singes piègent le serpent à l'intérieur.

À ce stade, on se dit qu'ils vont simplement déplacé le reptile vers un lieu plus éloigné et inconnu. Comme ça il ne reviendra pas embêter le singe.

MAIS NON! Les deux singes prennent le sac et le lance dans le lac! C'est un meurtre prémédité.

Je suis restée perplexe sur le fond de cette histoire. Je ne suis pas le genre de parent à s'insurger contre tout et rien.... Mais tout de même drôle de morale pour cette histoire. Louvette avait l'intention d'en glisser un mot à son enseignante car elle n'aimait pas ce que les singes avaient fait au  serpent.

Retour sur la pub

Ce matin à la lecture de la chronique de Sophie Durocher du Journal de Montréal exprimait clairement ce que je pensais hier!

Comme moi, elle dit que c'est les haltérophiles qui devraient se sentir ridiculisés et non le contraire. 

En lisant son texte, j'avais l'impression que j'aurais pu l'écrire moi-même mot à mot.

jeudi 4 octobre 2012

Publicité

Aujourd'hui les gens parlent beaucoup de la publicité de Familiprix.

Pour ceux qui n'auraient pas vu (la pub est maintenant retirée). C'est un homme ordinaire (en fait le pharmacien qui se met dans la peau du client tel le concept habituel de leurs pubs) qui mange une crème glacée en marchant sur un trottoir. Il passe alors devant une vitrine miroir (les gens à l'intérieur vous voient mais vous pas) et en profite pour se lécher les lèvres de façon exagérée et plutôt grotesque. De l'autre côté de la vitrine un homme musclé et tatoué s'entraîne dans un gym et n'apprécie vraisemblablement pas ce que l'homme fait de l'autre côté. Ensuite zoom sur le visage du client avec un black-eye devant le pharmacien. Et le slogan, chez Familiprix on se met à votre place.

Les groupes d'écoute et d'entraide pour les gays et lesbiennes dénoncent la publicité considérant que l'annonce incite au "bashing" des homosexuels.

Ici, la première impression était que l'homme musclé n'avait pas aimé les grimaces de l'autre. Comme s'il se moquait de lui.

L'autre interprétation c'est que l'homme musclé avait foutu une raclée à l'autre parce qu'il a prit ses "jeux de langues" pour des avances...

Dans les deux cas, le culturiste passe pour un rustre, une brute et un être primaire. J'aimerais bien voir les culturistes et les gars musclés s'insurger contre la pub qui leur donne mauvaise presse.

J'ai de la difficulté avec les étiquettes et les groupes. Que ça soit les groupes de femmes, les groupes de diverses orientations sexuelles, les regroupements d'ethnies, des associations d'adorateurs de Jell-O bleu.... Ils demandent tous la même chose: être sur le même pied d'égalité que les autres. Mais à force de crier leurs différences et d'exiger la reconnaisse, ils s'ostracisent eux-même.

De mon point de vue c'est un non-sens. Parce que je considère qu'il n'y a qu'un groupe de personnes : Êtres humains. Point. Et malheureusement, il existe trop de gens à l'esprit fermé et manquant de jugement. C'est pour cette raison que les gens, vivant, avec ce que les autres prennent pour des différences, doivent toujours se battre et crier pour exiger le respect.

Quand je regarde mes enfants, incapables de discriminer les gens, je me dis qu'il y a de l'espoir. Je me dis qu'un jour seul l'être humain sera considéré et que personne ne sentira plus le besoin de chercher reconnaissance et soutien.

mardi 2 octobre 2012

Lectures d'octobre

Je me suis un peu mise au défi cet automne.
Je passe souvent par la bibliothèque municipale lorsque je conduis Louvette à ses cours de ballet.
La bibliothèque place plusieurs ouvrages en suggestion et j'ai décidé de fouiller dans ces sélections. 
Le premier qui a accroché mon regard est ce livre sur les animaux peuplant le Québec. D'emblée, ce type de lecture ne me plait guère. Mais je l'ai pris quand même forte de ma nouvelle résolution de lire un peu de tout et d'élargir mes horizons. 

À ma plus grande surprise, ce volume est très intéressant. Bien divisé en chapitres qui ne se perdent pas en longueur et qui fourmillent d'informations très pertinentes. Saviez-vous que nous avons au Québec des écureuils volants? Le Polatouche ? Moi je l'ignorais. 
Que l'introduction de cerfs a fait disparaître la population d'ours noirs?
Aussi bizarre que cela puisse paraître, la surpopulation de cerfs a décimé les végétaux si vitaux à l'ours noir (petits fruits) pour accumuler suffisamment de réserves pour son hibernation. 
Que certains mammifères lors de la reproduction ont une implantation de l'oeuf fécondé différé? L'ovule fécondé s'implante dans l'utérus au moment opportun pour l'animal, soit l'hibernation pour l'ourse par exemple.

En parallèle, je lis Maison de vieux, un collectif qui met en lumière les vies des personnes âgées.

"On a tous un ou deux vieux de trop quelque part. Les raisons sont toutes excellentes pour s’en défaire : on n’a pas de place chez soi ni le temps de s’en occuper, on n’aime pas l’odeur des boules à mites ou on a déjà trop de couches à changer."

Ensuite, je m'attaque au Journal d'un corps de Daniel Pennac. Je connais cet auteur depuis quelques années. En fait depuis que j'ai lu Chagrins d'école sorti en 2007. Un livre qui se veut une autobiographie de l'auteur, un cancre durant ses années d'école. L'histoire aurait pu être d'un ennui total, mais grâce à l'écriture fleurie et vivante de Pennac on n'en redemande. Il y a environ 3 ans, j'ai acheté dans une librairie d'occasion La fée Carabine de la saga Malaussène. Et j'ai découvert dernièrement que le premier tome Au bonheur des ogres deviendra un film en 2013.

Vous devinez, je suis éprise de la littérature. Quand j'aime un auteur, je fais des recherches à son sujet afin de bien saisir l'essence de l'oeuvre.

vendredi 28 septembre 2012

Ambitions de mère

Dans le but d'instaurer un début de sens des responsabilités nous avons instauré un système de paie. Mon concept étant de ne pas crier, prier, implorer les enfants pour qu'elles fassent leurs lits et desservent leurs places après les repas. Pas de remontrances.

Chaque semaine, le dimanche, nous déposons 2$ en 0,25$ dans des contenants à leur nom. Chaque fois que nous trouverons un lit pas fait ou une place pas desservie nous retirons un ,025$ du contenant. Le dimanche, nous leur donnons ce qui reste du 2$ et nous remettons le montant initial en jeu. Il se peut qu'il ne reste pas grand chose au bout de la semaine...1$, 0,50$...rien du tout.

Elles ont plusieurs projets pour lesquelles elles ramassent de l'argent. L'appât du gain les poussera peut-être à respecter les consignes. Quand ces responsabilités seront intégrées, je prévois en ajouter d'autres et potentiellement augmenté le montant en jeu en proportion des obligations.

Il se peut qu'elles décident de dépenser le montant amassé dans un envie du moment. Un jouet, un vêtements, une sucrerie inutile. Savez-vous quoi? Je ne vais pas m'y opposer. Je veux qu'elles expérimente le sentiment d'avoir travaillé fort pour obtenir de l'argent et de réalisé que l'achat n'en valait pas le coup. Que le plaisir de posséder une poupée bien jolie a été éphémère. Rien à comparer une soeur qui s'est payé un cours de piano par exemple à force d'économies.

Il faut commencer quelque part. Après la persévérance, les responsabilités.

Ce midi, Sauterelle me disait : " Toi maman, tu viens nous chercher à l'école pour dîner parce que tu n'as pas un travail très important à faire comme les autres mères."

- Justement mon enfant, mon travaille très important c'est tes soeurs et toi.... et je suis très ambitieuse!!

Maman gérante de talent

Enfant j'ai touché à tout : danse, piano, gymnastique, impro, chant ... Mais je n'ai jamais poursuivi une activité au point d'exceller. J'abandonnais facilement, surtout si on me demandait de me dépasser. Dès que ce n'était plus du jeu, je passais mon tour.
Mes parents ne m'ont pas poussée à en faire plus. C'était mes choix, mes décisions. 

Malheureusement, je suis encore un peu comme ça. Je suis une artiste qui a du mal à enclencher des processus administratifs afin de rendre mon art lucratif. Je n'ai pas appris à me battre, à me vendre et à croire en ce que je fais. Je ne peux pas en vouloir à mes parents de ne pas avoir insister afin que je me rende au bout de quelque chose. Je ne les aurais pas écouter de toute façon. Mais leur insistance m'aurait peut-être démontrer leur foi en moi, en mon talent. 

Peut-être que je crains la finalité. Enclenché un processus nous mène soit à modifier notre parcours ou à se diriger vers un aboutissement. Je n'aime pas les adieux, les "à la prochaine" pour la forme et les changements drastiques. 

Pourtant, j'ai souvent sciemment sauté dans le vide, fait table rase. Et ma liberté acquise, les possibilités infinies m'ont fait peur. Je me suis retranchée dans ma zone de confort, en sécurité. 

Ces derniers temps, j'ai la nostalgie de mes 20 ans dans la métropole qui m'a semblé pleine de promesses et de merveilles, immense et effrayante à la fois. J'ai le regret des rêves qui étaient à portée de main et que je n'ai pas saisi. Je voulais une carrière artistique. Et j'ai bifurqué vers le travail de bureau que j'ai pourtant en horreur. D'où je viens, tu gagnes ta vie avec une job sûre. Des secrétaires c'est toujours utile. Une Ar-tis-te ça mange du pain noir.

Je brosse un tableau de ma jeunesse, parce que je veux en venir à ma façon d'encourager mes filles dans leurs sports. Je ne sais pas si vous avez pu voir un épisode de "Mamans gérantes d'estrades" à Canal Vie. Elles poussent leurs enfants aux extrêmes, exigent beaucoup (trop) et n'acceptent aucunes faiblesses. Je ne veux pas ça pour mes filles. Mais je veux de l'implication de leur part. 

Quand tu t'engages dans un sport ou une activité, tu la fais jusqu'au bout. Tu ne laisse pas tomber quand ça devient trop difficile. L'an dernier, Louvette est passée dans un groupe de ballet plus avancé malgré son âge. C'était une question d'horaire et la professeur était confiante des capacités de Louvette. Oh qu'elle a trouvé ça difficile au début. Plus exigeant physiquement. Elle voulait retour au niveau inférieur. Mais j'ai exigé qu'elle participe un mois à ce groupe avant de prendre une décision. Et finalement, elle a persévéré et pu cette année intégrer une classe de ballet élémentaire. Elle est très fière d'elle et elle sait maintenant qu'il est possible de se dépasser et que les efforts c'est payant. Elle l'a appris aussi à l'école avec sa dyslexie. 

Elle a appris aussi l'engagement. À la fin de l'année de ballet l'an dernier, le mois de mai était un mois de répétitions avant le spectacle de l'académie de danse (deux représentations devant 500 spectateurs chaque fois). Nous avons reçu une invitation pour un baptême auquel elle aurait voulu assisté. Mais ça ne concordait pas avec l'heure des répétitions. Sa prof de ballet qui a l'habitude de voir les gens se désister était prête à dispenser Louvette de répétition.

- Non. Je pense que c'est important que Louvette soit à la répétition. Les autres danseuses comptent sur elle et elle s'est engagée à faire de son mieux.

La prof était agréablement surprise de ma façon de voir les choses. 

C'est la même chose pour Sauterelle. Elle s'est engagée en gymnastique dans un groupe de pré-compétition qui s'entraîne 8h par semaine. Ce qui exige de faire des devoirs en arrivant de l'école et la fin de semaine. Ce qui suppose qu'au lieu d'aller jouer avec les copines il faut aller au gymnase. Mais elle ne s'en plaint pas. Elle a besoin de se dépenser et de bouger. J'avais peur que ça l'épuise mais elle déborde toujours autant d'énergie. On voit maintenant les effets de l'entrainement intensif, elle fait des prouesses dont on ne l'aurait jamais cru capable.

Quant à Renarde, elle se démarque au niveau académique. Elle a un besoin naturel de se dépasser, de faire mieux et de pousser plus loin. C'est un peu la mademoiselle Parfaite de la classe. Et dans son cas il faut un peu modérer ses ardeurs. Ne pas être si exigeante envers elle-même. 

Je ne veux être à aucun extrême, seulement trouver le juste milieu. Porter aussi loin que possible leurs talents. Avant la limite de la tyranie. Mais sans complaisance. La ligne est mince... 

Au fond, je souhaite seulement qu'elles regrettent de ne pas avoir saisi une chance ou gaspillé un talent.

mercredi 26 septembre 2012

Coopérative des soeurs fâchées

Louvette et Sauterelle ont toujours été à couteaux tirés. En fait, depuis que Sauterelle est devenue moins malléable et avant que le règne de Louvette ne soit contesté.
Louvette appelait Sauterelle "ma petite chérie" et en faisait tout ce qu'elle voulait.
Depuis que Sauterelle est devenue son propre patron les négociations virent invariablement au lock-out.

Louvette, malgré la dyslexie, rêve de devenir professeur. Je peux d'ailleurs compter sur cette future institutrice pour superviser les devoirs de Renarde. Parce que cette dernière mangerait du devoir en sauce matin-midi-soir. Parce qu'elle collabore bien et que Louvette prends son rôle de maîtresse très au sérieux je laisse les choses se passer ainsi.

Je n'aurai jamais pensé que Sauterelle pouvait se transformer en studieuse jeune fille sous les directives de Louvette. Mais c'est ce qui s'est produit hier. Louvette a inventé (ou plutôt calqué sur mes enseignements) diverses façons de faire apprendre à Sauterelle les prénoms des amis de la classe et les mots-étiquettes. Elles y ont passé une bonne demi-heure dans la plus totale harmonie.

C'est un partenariat très winner. Louvette révise ainsi ses vieilles connaissances et augmente son bagage de mots reconnus d'un simple coup d'oeil.

Je suis tout de même soulagée. J'appréhendais les difficultés de Sauterelle dans les apprentissages. Peut-être à cause du suivi en orthophonie, mais Sauterelle a plus de facilité que Louvette au même âge. Ce qui nous laisse espérer l'absence de trouble de lecture et d'écriture.

Par contre, Sauterelle est très agitée en classe. Elle se lève, gigote sur sa chaise et parle de façon impulsive. Même chose à la gymnastique. On lit sur les syndromes de Tourette, d'Asperger... Certains symptômes collent, d'autres non.

lundi 24 septembre 2012

Nature déchaînée

Souvent quand nous parlons de Sauterelle et de ses "problèmes" on a droit aux regards de "Vous êtes des parents qui s'en font avec un rien". C'est son caractère, elle est encore jeune, elle vous manipule.

Les gens n'ont pas conscience que nous avons cheminé longtemps avant de prendre conscience des différences de notre fille et d'accepter ce fait. Nous savons, nous cherchons des solutions. Il est totalement inutile de nous tirer vers l'arrière.

Les intervenants rencontrés, pour quelques-uns c'était les demi-mots, les pas légers sur les oeufs. Nous avons dû exiger de la transparence et établir que nous avions passé depuis longtemps l'étape d'accepter qu'il y avait un trouble.

Des membres de la famille avaient pour mission de garder les filles durant le week-end. Pendant ce temps nous campions et menions une rude bataille contre les rongeurs envahissants. Les petites bêtes ont été nourries par les campeurs durant les mois chauds. Maintenant qu'il n'y a plus âmes qui vivent dans les parc nationaux, ils se rabattent sur les quelques courageux. On aurait dit des drogués prêts à tout pour avoir leur dose. Rien ne semblait les effrayer. J'ai dû m'armer de cailloux pour tenir à distance un écureuil psychotique.

Revenons à nos moutons. Je disais donc que les filles ont été gardées par des membres de la famille. Ceux-là même qui croyait que nous exagérions, que nous nous en faisions pour rien. Ceux-là qui ont finalement constaté que Sauterelle criait, pleurait, se mettait en colère sans arrêt. "Elle est pire que d'habitude, non?".

Lorsque j'ai rencontré la psychologue de Sauterelle la semaine dernière, la seule chose dont elle était certaine c'était qu'elle avait sans l'ombre d'un doute un trouble obsessionnel-compulsif. Et selon elle, ce trouble n'est pas le problème en lui-même mais une des manifestations du problème. Comme l'orthophoniste et l'ergothérapeute, elle suggère fortement le CETI (Centre d'évaluation et de traitements intensif) dans un service de Pédo-Psychiatrie.

À l'école ça allait relativement bien jusqu'à maintenant. Mais la semaine dernière nous avons reçu une note de son enseignante pour nous indiquer qu'elle dérangeait en classe en se levant ou en parlant constamment. Ce n'est que le début...





vendredi 14 septembre 2012

Rigidité et colères

Il y a trois ans, nous avions fait appel à une coach familiale. Pour cette occasion, nous avions dressé une liste des points forts et des points faibles (irritants) des enfants.
À ma plus grande surprise, les points faibles étaient toujours d'actualité.
Il faut croire que ça fait partie de leurs personnalités.

Louvette et Sauterelle partagent un trait de personnalité qui parfois nous ait difficile à gérer. Elles sont rigides, totalement inflexibles. Encore ce matin, Louvette était inconsolable devant le miroir. Hier soir, la coiffeuse avait fait une jolie tresse dans son toupet après sa coupe de cheveux. En se levant elle a découvert que quelques cheveux avaient fuit la tresse. Elle sanglotait devant le miroir incapable de comprendre que ce n'était pas la fin du monde et que si moi je m'essayais à refaire la tresse ça n'allait pas avoir meilleure apparence. Rien n'y fit, j'ai dû m'improviser coiffeuse. Le résultat n'était pas parfaite mais plus un cheveu qui dépasse.

La semaine dernière, lors d'un évènement à l'école j'étais à faire la file pour de la barbe à papa avec Louvette. C'était terriblement long et ennuyant (surtout que je venais de faire la file presque 1h avec Renarde pour un tatouage temporaire). Renarde qui jouait dans les jeux gonflables avait terminé son tour et décida de venir nous rejoindre dans la file. Moi, un peu stratégique, j'essaie de faire rentrer Renarde dans le rang ni vue, ni connue. Pas question de me retaper la file une deuxième ou une troisième fois (manquerait plus que Sauterelle).

- Renarde!! Tu dépasses! Il faut que tu ailles attendre au bout de la file!!!, s'écria Louvette indignée en poussant sa soeur hors de la file.
- Louvette! Tu ne pouvais pas te taire?, lui chuchotais-je à l'oreille.
- ON-NE-DÉPASSE-PAS!!!, répliqua ma Louvette haut et fort.
- Puisque c'est comme ça, je laisse ma place à Renarde.
- Euhh...
- Voilà Renarde, prends ma place dans le rang et prends une barbe-à-papa pour Sauterelle, dis-je avec un sourire victorieux en sortant de la file.

Louvette poursuivi l'attente l'air ombrageux.
Maman 1 - Louvette 0

Dans la vie, il arrive qu'il y a des règles établies. Certaines d'entre elles peuvent être appliquée différemment selon les circonstances. Mais Louvette et Sauterelle n'arrivent pas à passer outre sans ressentir de la panique. Une crainte incommensurable d'être prises à mal faire. Pourtant, nous ne sommes pas des parents intransigeants. Pas que je sache en tout cas.

Chez Louvette cette particularité est mineure et se limite à ses envies d'être une fillette modèle, un exemple de perfection. Ne jamais se faire reprocher quoique ce soit. Remarquez, cela peut être aussi problématique à long terme. À vouloir être trop parfaite elle souffrira.

Pour ce qui est de Sauterelle. Aucune règle ne peut être enfreinte sans déclencher sa colère. Elle ne souffre aucun changement à ce qui a été prévu. Même si elle n'est pas concernée. Même si ça ne change rien pour elle.

Dernièrement sa psychologue lui a dit de verbaliser au lieu de faire ce qu'elle a en tête. De dire "J'ai envie de te dire des gros mots" au lieu de le faire. Sauf que Mlle Sauterelle a tourné cette nouvelle façon de faire à son avantage...

- Sauterelle mets des chaussures, on doit partir.
- Non, je ne veux pas mettre mes souliers.
- Sauterelle je veux que tu mette tes souliers, on va être en retard.
- Maman si tu me dis encore de mettre mes souliers je vais dire des gros mots et lancer mes souliers. Je t'avertie.
- (soupir) Mets tes souliers immédiatement!
- *Gros mots et souliers volants*... Tu vois je t'avais avertie que je le ferais. C'est de ta faute si je fais ça!

Elle applique cette nouvelle "permission" de s'exprimer homestyle. Et s'en sert allègrement.

Dans les derniers jours, on s'est questionnés sur nos méthodes. Surtout sur notre impatience grandissante qui se répercute sur Renard et Louvette. Nous avons décidé d'être plus calmes et de ne pas élever le ton. Espérant que notre retenue soit bénéfique sur les colères de Sauterelle. Peut-être que nous sommes la cause.

Après quelques jours, nous constatons que notre attitude n'a rien à voir avec les crises de la Sauterelle. Nous sommes seulement une excuse pour se mettre en colère. Puisque nous ne lui fournissons plus de raisons valables de se mettre dans tous ses états, elle trouve n'importe quoi pour justifier son ire. Comme si la colère était une partie intégrante d'elle-même qui ne demande qu'à s'exprimer encore et encore. C'est incontrôlable. Jusqu'à tout récemment elle se contenait hors de la maison. Maintenant, elle s'emporte en public et s'en prends à d'autres enfants (pas physiquement).

Ma tante qui s'occupe parfois des enfants pour nous aider, a remarqué que Renarde pliait toujours devant Sauterelle. Elle accepte tout d'elle pour éviter de la mettre hors d'elle. Elle ne veut pas l'entendre crier. Pourtant, nous avons toujours cru qu'il n'y avait pas de jumelle dominante. Et l'indépendance de Renarde laissait présager qu'elle était la locomotive. Que Sauterelle était toujours en remorque. Mais que ce n'était pas flagrant.

Dans nos recherches afin de mettre le doigt sur ce qui ne va pas nous allons dans toutes les directions. Et je suis rassurée de constater que Sauterelle a de l'empathie pour sa soeur quand elle pleure. Elle est enveloppante et aimante avec elle. Ce qui exclut une insensibilité typique aux Troubles envahissants du développement dû à une incompréhension des sentiments et des attentes des autres.

Il me tarde de trouver LE problème pour aider Sauterelle à s'aider elle-même. Je ne supporte plus de la voir si vindicative et triste.

mardi 11 septembre 2012

Engagez-vous ils disaient!


Comme être humain, on est parfois amené à reconsidérer notre vie. Suis-je vraiment la personne que je voulais devenir? Est-ce que je travaille vraiment pour ce à quoi j'aspirais? Ou ai-je bifurqué par peur de ne pas réussir? Est-ce que j'assume pleinement mes choix?

Comme parents, on est à même de se questionner. Est-ce que je suis présentement le parent que je voulais devenir?

Ce n'est pas facile d'être parent et encore moins d'atteindre le niveau de perfection parental que l'on vise. Nous avons beau chérir, gâter, dorloter et être présent, ça ne garanti aucune reconnaissance. Ce qui est plutôt frustrant. Vous avez beau sacrifier vos loisirs, votre vie de couple et votre carrière pour élever vos enfants, ils n'en seront pas plus obéissants.

C'est l'un des pièges d'être maman à la maison. Le rêve que ça se passera parfaitement parce que vous êtes disponible. On devient facilement aigrie quand tous nos efforts ne portent pas fruit. Quand la dure labeur n'apporte que mécontentement.

Des heures passées devant le four à concocter un repas coloré contenant les 4 groupes alimentaires aboutissent à des grimaces et une semaine à manger les restants. Un exemple parmi tant d'autres.

Quand un enfant demande plus de patience que les autres, qu'il vous tire votre énergie et s'abreuve de votre patience, c'est presque impossible que ça ne se répercute pas sur vos autres enfants. Vous devenez impatiente par sentiment d'être constamment harcelée, votre ton monte plus rapidement que vous ne l'auriez voulu et vous n'êtes plus à l'écoute.

Viens un moment, comme je le disais, où vous devez faire le constat que vous n'êtes pas le parent que vous savez pouvoir être. Des mesures s'imposent alors avant que la situation ne dérape et soit irrécupérable.

Notre Sauterelle pousse à l'extrême toutes nos bonnes volontés. Son comportement est pour la plupart du temps incompréhensible, insaisissable... En fait totalement incompréhensible. Nous n'arrivons pas à prévenir, à calmer et à comprendre ses emportements. Pour nous se sont des broutilles, des évènements et des éléments sans conséquences. Pour elle, c'est intrinsèque. Impossible de passer par dessus le petit bout de fil qui pend à son bas. C'est intolérable pour elle.

Nous avons toujours l'impression de pousser et tirer sur elle pour la bouger. Et par la bande, Louvette et Renarde reçoivent les répercussions. Et nous ne voulons pas ça pour elles. Ni pour Sauterelle.

Donc réunion au sommet pour le groupe "parents". On réajuste le tire, on détermine ce qui compte le plus et on repart de l'avant. Tristes de constater que nous sommes à cent lieux d'être les parents que nous voulions être.

Engagez-vous ils disaient... Ce n'est pas l'enfer, ce n'est pas le paradis...

vendredi 7 septembre 2012

Priorités



Les deux dernières années scolaires qui n'ont pas été facile, l'été avec les enfants ( ++ amis ++) à la maison, les dernières démarches pour Sauterelle, le suivi de Louvette, la rentrée scolaire et le mariage train-train quotidien et cours ont raison de moi. Plus le temps passe, plus j'ai du mal à me faire des réserves d'énergie. Ajoutez à cela, un mal mystérieux qui m'a pourri la vie de septembre à mai. Je ne trouve plus de plaisir dans mes projets personnels. J'aimais bien faire des créations artistiques et faire de la photo. Mes mains ne suivent plus. Le mal s'attaque principalement à mes mains. Je dois choisir entre les arts et la photo. Le premier étant trop demandant, j'ai perdu le plaisir et l'envie de m'y adonner. Tandis que la photo, j'arrive à contrôler la durée et terminer le tout à mon poste de travail.

J'aime aussi écrire. J'ai toujours aimé m'y adonner depuis que je sais écrire. C'est une passion qui ne m'a jamais fait défaut. Mais je n'ai jamais mené un manuscrit à terme. Soit je suis passé maître dans l'art de l'auto-sabotage, soit c'est l'implication que suppose d'amener un tel projet à terme. Et je suis bien la dernière à croire en moi. C'est classique. 

Mais cette fois, je suis bien déterminée à me rendre jusqu'au bout. En fait, j'y suis arrivé. Mon histoire est entière. Elle est courte mais complète. Elle s'adresse aux enfants. D'ailleurs, j'ai un deuxième récit en chantier en lien avec le premier. J'y aborde des thèmes difficiles: la mort, la maladie, la séparation, le refus de grandir. Ce n'était pas une voie que j'avais envisagée. J'ai toujours travaillé sur des histoires destinées à un public adulte. Et je crois, que je me restreignais trop et que je bloquais en tentant de coller le plus à la réalité, au domaine des choses possibles et logiques. Alors que pour une histoire pour enfants, "sky is the limit". Je n'ai vraiment pas à me demander si c'est crédible. C'est totalement imaginaire.

Pour le moment, j'essaye de me reposer. Je ne veux pas que la fatigue me dégoûte de mon travail. Et lorsque je fais quelque chose, je le fais à fond. Je suis entière et dédiée. Présentement, je sens que je ne pourrais pas donner le meilleur de moi-même. Je préfère attendre de retrouver la flamme. 

Dans ma liste de chose à savoir avant d'être une maman à la maison, les passions étaient un thème que je voulais aborder. 

Donc ça sera le sujet d'un prochain billet. Être maman à la maison et rester dynamique.

jeudi 6 septembre 2012

Lent tourbillon

Depuis deux jours je tourne en rond sur la rédaction d'un billet sur les mères au foyer. Le pourquoi de ce choix. Les avantages. Les inconvénients. Au final, je me dis que ça serait lourd de vous balancer mes observations et conseils à la suite.

Une journée comme aujourd'hui est un peu représentative du temps qui me fuit. De cette impression que tourne trop vite de l'intérieur mais au ralenti comme spectateur. 

Dans mon rêve idyllique de maman à la maison, j'avais du temps. La disponibilité est mon travail. Je suis présente tous les matins pour le petit-déjeuner, je vais chercher les filles le midi pour manger à la maison et je les accueille au retour de l'école. Entre ces trois périodes immuables, je case des rendez-vous. Orthophonie, ergothérapie, travailleuse sociale, alouette!! Je met ma casquette de taxi-mom après le souper. La gym, la danse, l'aide aux devoirs... 

Aujourd'hui nous avons rencontré la travailleuse sociale du CLSC concernant Sauterelle. De leur côté ça n'avance pas. Beaucoup d'attente. Beaucoup de besoins. Et hop! une flopée de papiers à remplir entre-temps. Similaires à des papier déjà remplis pour l'évaluation en ergo. Un autre pour l'enseignante de Sautrelle. Elle ne la connaît pas vraiment. On m'a suggéré de demander au prof de l'an dernier. Sauf que le contexte maternelle vs 1ère année est radicalement différent. J'imagine qu'il faudra laisser au prof le temps de l'évaluer.

Et un dernier formulaire à faire remplir par le médecin traitant. La prescription du médecin ne suffit pas. Il doit s'astreindre à compléter le papier du CLSC. Et encore là, je suis un peu perplexe en lisant les questions. Comment un médecin qui voit ma fille qu'une seule fois par année peut-il émettre un questionnement? Je vais devoir tout lui raconter, comme je l'ai fait plusieurs fois et il remplira selon ce que je lui dit... Alors, c'est quoi l'intérêt? Pourquoi passer par un intermédiaire pour arriver au même résultat? 

Alors on est en attente ici et là. Et on s'enfonce dans notre problème. Sauterelle est rigide, en colère, angoissée. Elle reste campée dans son monde où la seule chose qui est digne d'intérêt sont les bébés. Donnez lui un livre, elle le parcourra afin de trouver une image de bébé. Demandez lui de choisir un film, son choix sera invariablement dirigé vers un film où un bébé partage la vedette. Laissez la jouer dans la salle de jeux, elle catinera ses nombreux bébés. Cachez vos bancs d'appoint, vos poussettes quand Sauterelle est en visite chez-vous. Vous devinez pourquoi!

Donc voilà, je dois planifier plusieurs rendez-vous au travers de nos occupations. En manquant le moins d'école que possible et en étant à l'heure à la maison pour accueillir les enfants après la classe. 

Autant j'ai envie de bousculer les gens, de les pousser dans le dos pour que nous avancions. J'ai trop l'impression de faire du sur-place. Autant je voudrais laissé aller les choses et ne plus m'en faire. L’immobilisme me gruge. Je sens que le temps s'échappe et qu'il est gaspillé. 

Leçon numéro 1 des hauts et des bas d'une maman à la maison: Être mère au foyer ne signifie pas nécessairement "avoir du temps". Ni pour soi. Ni en "over" pour les enfants. Tout le monde verra à ce que vous ayez un horaire bien rempli... "Tu es à la maison toi! Tu as le temps!" (Pffff!)

vendredi 31 août 2012

Compter jusqu'à trois...

Il y a quelques années, nous avons fait appel à une "super-nanny" afin de venir à bout de nos trois filles. C'était infernal à la maison, trois enfants de 3 et 5 ans, ça vous enflamme une maisonnée en peu de temps. Nous ne savions plus à quel saint dédier nos prières afin de passer un repas sans chicane, une soirée tranquille ou une sortie sans chamaillerie.

L'un des principes appliqué était le "compte de trois":

- Je veux que tu cesses d'hurler, tu as jusqu'à 3 pour te calmer, sinon tu iras dans ta chambre pour 5 minutes.

Attentes claires. Délais clairs. Conséquences claires. Donc drôlement efficace lorsque nous avons appliqué la conséquence annoncée (et tenu malgré les cris et les pleurs) 2 ou 3 fois.
Ensuite un seul avertissement suffisait pour les décourager de poursuivre leurs actes répréhensibles. De plus, nous avions toujours deux témoins convaincus de notre rigueur. Un avertissement certain.

Tout cela fonctionnait plutôt bien. Évidement, les enfants étant ce qu'ils sont, les limites sont régulièrement testées. Et le décompte doit revenir. Je n'aime pas trop, mais il faut ce qu'il faut.

Louvette et Renarde ont une particularité. Les anniversaires et les étapes de la vie sont pour elles des gages de fierté. Un peu comme le succès qui monte à la tête de certaines vedettes. Lors de ces changements de cap, elles essayent à grands déploiements de prouver qu'elles sont grandes. Plus des bébés. Alors on a droit aux mélodrames, aux désobéissances ouvertes et aux impertinences... Le tout couronné de portes claquées.

Comme elles nous opposent une résistance solide, nous nous voyons dans l'obligation de revenir au 1-2-3 conséquence. Personnellement, je trouve que ce n'est plus de leur âge, à la limite grotesque. Quand je me vois porter Renarde en poche de patate jusqu'à sa chambre parce qu'elle refuse d'obéir (décompte fait, tu vas dans chambre sinon c'est moi qui t'y amène), j'ai l'impression de retourner 3 ou 4 ans en arrière. Donc totalement en contradiction avec le statut qu'elles veulent acquérir. J'imagine que cette incursion dans le passé leur fera passer le goût de se la jouer "Je fais ce que je veux, c'est pas toi qui décide".

Jusqu'à ce jour je n'ai pas franchi le pas de les punir ou les sermonnées devant leurs amies. Souvent un simple "Si tu ne veux pas avoir la honte de ta vie devant tes amies, tu fais ce que je t'ai demandé" glissé à l'oreille suffit pour me faire obéir.

Et vous savez, plus jeune je disais que MOI quand j'aurais des enfants, EUX pourraient faire tout ce qu'ils veulent. Et bizarrement, je crois que je suis plus sévère encore que mes parents. Faut dire que le contexte social est très différent. Vous me direz que chaque génération a eu son fossé. Mais j'ai vraiment l'impression que quelque chose s'est perdu. La vie a vraiment changé du tout pour le tout. On se cherche un peu. Et en regardant à gauche et à droite ce qui se fait dans les familles, je considère que mon approche restrictive sera bénéfique à long terme. C'est pour moi une grande preuve d'amour envers mes enfants. Parce qu'il serait tellement plus facile de céder, de leur laisser faire tout ce qu'elles veulent et de leur passer leurs milles et uns caprices.

Mais faudrait tout de même que j'aille me cultiver un brin de patience par les temps qui courent. L'été m'a rendue raplapla!

jeudi 30 août 2012

Et c'est reparti!


Les vacances d'été sont terminées pour mon trio. C'est le retour sur les bancs d'école. En 3ème année pour Louvette et en 1ère année pour Sauterelle et Renarde.
À notre plus grand étonnement, les jumelles sont dans la même classe. Nous n'avions rien demandé en ce sens et d'emblée, l'école ne met pas les jumeaux dans la même classe. Si des parents de jumeaux désirent que leurs enfants soient ensemble, ils doivent passer par la direction, la psychologue de l'école etc. Et notre directeur est très peu accommodant pour les demandes de ce genre. On considère que c'est purement un caprice.
C'est cette réponse que j'ai obtenu l'an dernier quand j'ai évoqué la possibilité qu'un autre parent eut fait une demande de mettre sa fille avec Renarde (malgré que j'avais fait savoir aux parents que je ne souhaitais pas qu'elle soit dans la même classe que l'une des jumelles).

Alors, le fait qu'elles soient dans la même classe nous semblait plutôt étrange.
Nous avons eu rapidement la réponse: Ils se sont vu dans l'obligation de former une classe avec les enfants dont les parents avaient refusé le programme d'anglais enrichi. Question de gestion.

J'ai refusé ce programme pour plusieurs raisons. La première étant que nous devions débourser 200$ par enfant pour ce cours en extra. Et la seconde, celle-ci concernant plutôt Louvette, est le fait que celle-ci en arrache suffisamment avec son français vs dyslexie. Je préfère investir ce montant dans l'aide aux devoirs, en orthophonie et autres services qui l'aideront avec sa dyslexie. Pour ce qui est de Renarde et Sauterelle, nous serons fixés à ce sujet bientôt. Nous sommes moins inquièts pour Renarde, elle semble bien disposée à apprendre ses lettres et a déjà appris des rudiments de lecture. Quant à Sauterelle, elle présente la même réserve que Louvette à son âge devant l'apprentissage de la lecture. Mais comme toujours, cette coquine pourrait bien nous surprendre.

Pour ce qui est de Louvette, elle a une enseignante en or. Louvette l'adore déjà. Une femme pimpante avec beaucoup d'expérience mais chez qui ont décèle encore le plaisir d'enseigner. Ça soulage Louvette de ses appréhensions face à l'idée d'avoir une nouvelle enseignante qui ne connaît pas ses particularités. Elle a rapidement été rassurée par son ortho-enseignante, elle avait déjà parlé avec l'enseignante. La crainte de Louvette étant plus de se prendre et sermonnée devant la classe si par exemple elle n'écrit pas en lettres attachées. Elle n'a pas honte que ses camarades sachent qu'elle est dyslexique. Elle a peur que les gens croient qu'elle triche ou qu'elle fait des choses qui ne sont pas permises. C'est sa seule préoccupation.

Maintenant qu'elles sont à l'école, je vais profiter de cette accalmie pour me refaire des forces. Passer l'été avec les filles m'a grugé beaucoup d'énergie. Et je vais devoir être en forme pour supporter notre horaire bien rempli. Louvette poursuivra ses cours de danse classique pour la 4ème année, Sauterelle son entraînement de 8 heures par semaine en gymnastique et Renarde ainsi que Louvette découvriront les joies de la gymnastique le week-end.

mercredi 29 août 2012

L'aventure se poursuit... en forêt

Pour ceux qui se joignent à nous, je poursuis ici une aventure débutée il y a 5 ans.
Le recommencement était inévitable.
Je me souviens au début j'étais d'une discrétion absolue. Pas de noms, pas de photos.
Et puis, j'ai perdu ma méfiance et laissé filer plusieurs pans de notre vie.

À voir comment mes enfants, encore jeunes, avaient apprivoisé internet. Comme une seconde nature, qui s'inscrivait dans l'ordre établi: Lever la tête, marcher à quatre pattes, faire ses dents, marcher seul, être propre, manger seul et saisir les opportunités qu'offre internet.
Parce-que, avouez, les enfants de nos jours n'acceptent plus les demies réponses, les approximations, l'ignorance... Alors qu'il suffit de consulter internet pour avoir les informations pertinentes (ou pas).

Si ça se passe chez-nous, il est certain que chez les voisins, les camarades de classe, ça se passe ainsi. Il a suffit à une amie de mon aînée, Louvette, de taper Bonne Fête "Louvette" et elle a atterri sur mon blog. Heureusement, peu avant j'avais eu l'intuition qu'il fallait que je fasse disparaître mes écrits passés et réhabilité l'anonymat autant que faire se pouvait. Il n'y a pas eu de mal, ni de conséquences. Elle a seulement vu une photo de Louvette en ligne (sur le blog) mais n'est pas allé plus loin. C'était un signe qu'il était temps de passer à autre chose.

J'ai soupesé plusieurs options. Dont celle de ne plus tenir de blog. Mais je ne pouvais pas m'y résoudre. J'aime tenir mon blog. J'aime savoir que mes histoires touchent les gens. J'aime que les gens se reconnaissent. "Quand on lit ton blog, on a l'impression de ne plus être seuls avec nos questionnements".

Alors voilà. Bienvenue sur La Trilogie Boréale.
Je trouvais important que le chiffre trois soit représenté, pour mes trois filles, puisqu'elles sont au centre de ma vie.
Pour ceux qui viennent de se joindre à nous, des présentations s'imposent.
Louvette est notre fille aînée (8 ans), grande artiste, curieuse, dramatique et volontaire.
Renarde et Sauterelle sont jumelles (6 ans). La première est futée comme pas une, compétitive, un brin tomboy mais tout en douceur. La seconde est débordante d'affection, attachante, surprenante et sensible.

Pour ma part, je suis une maman à la maison avec mille et uns projets en tête. Mais ma priorité reste ma marmaille.