vendredi 28 septembre 2012

Ambitions de mère

Dans le but d'instaurer un début de sens des responsabilités nous avons instauré un système de paie. Mon concept étant de ne pas crier, prier, implorer les enfants pour qu'elles fassent leurs lits et desservent leurs places après les repas. Pas de remontrances.

Chaque semaine, le dimanche, nous déposons 2$ en 0,25$ dans des contenants à leur nom. Chaque fois que nous trouverons un lit pas fait ou une place pas desservie nous retirons un ,025$ du contenant. Le dimanche, nous leur donnons ce qui reste du 2$ et nous remettons le montant initial en jeu. Il se peut qu'il ne reste pas grand chose au bout de la semaine...1$, 0,50$...rien du tout.

Elles ont plusieurs projets pour lesquelles elles ramassent de l'argent. L'appât du gain les poussera peut-être à respecter les consignes. Quand ces responsabilités seront intégrées, je prévois en ajouter d'autres et potentiellement augmenté le montant en jeu en proportion des obligations.

Il se peut qu'elles décident de dépenser le montant amassé dans un envie du moment. Un jouet, un vêtements, une sucrerie inutile. Savez-vous quoi? Je ne vais pas m'y opposer. Je veux qu'elles expérimente le sentiment d'avoir travaillé fort pour obtenir de l'argent et de réalisé que l'achat n'en valait pas le coup. Que le plaisir de posséder une poupée bien jolie a été éphémère. Rien à comparer une soeur qui s'est payé un cours de piano par exemple à force d'économies.

Il faut commencer quelque part. Après la persévérance, les responsabilités.

Ce midi, Sauterelle me disait : " Toi maman, tu viens nous chercher à l'école pour dîner parce que tu n'as pas un travail très important à faire comme les autres mères."

- Justement mon enfant, mon travaille très important c'est tes soeurs et toi.... et je suis très ambitieuse!!

Maman gérante de talent

Enfant j'ai touché à tout : danse, piano, gymnastique, impro, chant ... Mais je n'ai jamais poursuivi une activité au point d'exceller. J'abandonnais facilement, surtout si on me demandait de me dépasser. Dès que ce n'était plus du jeu, je passais mon tour.
Mes parents ne m'ont pas poussée à en faire plus. C'était mes choix, mes décisions. 

Malheureusement, je suis encore un peu comme ça. Je suis une artiste qui a du mal à enclencher des processus administratifs afin de rendre mon art lucratif. Je n'ai pas appris à me battre, à me vendre et à croire en ce que je fais. Je ne peux pas en vouloir à mes parents de ne pas avoir insister afin que je me rende au bout de quelque chose. Je ne les aurais pas écouter de toute façon. Mais leur insistance m'aurait peut-être démontrer leur foi en moi, en mon talent. 

Peut-être que je crains la finalité. Enclenché un processus nous mène soit à modifier notre parcours ou à se diriger vers un aboutissement. Je n'aime pas les adieux, les "à la prochaine" pour la forme et les changements drastiques. 

Pourtant, j'ai souvent sciemment sauté dans le vide, fait table rase. Et ma liberté acquise, les possibilités infinies m'ont fait peur. Je me suis retranchée dans ma zone de confort, en sécurité. 

Ces derniers temps, j'ai la nostalgie de mes 20 ans dans la métropole qui m'a semblé pleine de promesses et de merveilles, immense et effrayante à la fois. J'ai le regret des rêves qui étaient à portée de main et que je n'ai pas saisi. Je voulais une carrière artistique. Et j'ai bifurqué vers le travail de bureau que j'ai pourtant en horreur. D'où je viens, tu gagnes ta vie avec une job sûre. Des secrétaires c'est toujours utile. Une Ar-tis-te ça mange du pain noir.

Je brosse un tableau de ma jeunesse, parce que je veux en venir à ma façon d'encourager mes filles dans leurs sports. Je ne sais pas si vous avez pu voir un épisode de "Mamans gérantes d'estrades" à Canal Vie. Elles poussent leurs enfants aux extrêmes, exigent beaucoup (trop) et n'acceptent aucunes faiblesses. Je ne veux pas ça pour mes filles. Mais je veux de l'implication de leur part. 

Quand tu t'engages dans un sport ou une activité, tu la fais jusqu'au bout. Tu ne laisse pas tomber quand ça devient trop difficile. L'an dernier, Louvette est passée dans un groupe de ballet plus avancé malgré son âge. C'était une question d'horaire et la professeur était confiante des capacités de Louvette. Oh qu'elle a trouvé ça difficile au début. Plus exigeant physiquement. Elle voulait retour au niveau inférieur. Mais j'ai exigé qu'elle participe un mois à ce groupe avant de prendre une décision. Et finalement, elle a persévéré et pu cette année intégrer une classe de ballet élémentaire. Elle est très fière d'elle et elle sait maintenant qu'il est possible de se dépasser et que les efforts c'est payant. Elle l'a appris aussi à l'école avec sa dyslexie. 

Elle a appris aussi l'engagement. À la fin de l'année de ballet l'an dernier, le mois de mai était un mois de répétitions avant le spectacle de l'académie de danse (deux représentations devant 500 spectateurs chaque fois). Nous avons reçu une invitation pour un baptême auquel elle aurait voulu assisté. Mais ça ne concordait pas avec l'heure des répétitions. Sa prof de ballet qui a l'habitude de voir les gens se désister était prête à dispenser Louvette de répétition.

- Non. Je pense que c'est important que Louvette soit à la répétition. Les autres danseuses comptent sur elle et elle s'est engagée à faire de son mieux.

La prof était agréablement surprise de ma façon de voir les choses. 

C'est la même chose pour Sauterelle. Elle s'est engagée en gymnastique dans un groupe de pré-compétition qui s'entraîne 8h par semaine. Ce qui exige de faire des devoirs en arrivant de l'école et la fin de semaine. Ce qui suppose qu'au lieu d'aller jouer avec les copines il faut aller au gymnase. Mais elle ne s'en plaint pas. Elle a besoin de se dépenser et de bouger. J'avais peur que ça l'épuise mais elle déborde toujours autant d'énergie. On voit maintenant les effets de l'entrainement intensif, elle fait des prouesses dont on ne l'aurait jamais cru capable.

Quant à Renarde, elle se démarque au niveau académique. Elle a un besoin naturel de se dépasser, de faire mieux et de pousser plus loin. C'est un peu la mademoiselle Parfaite de la classe. Et dans son cas il faut un peu modérer ses ardeurs. Ne pas être si exigeante envers elle-même. 

Je ne veux être à aucun extrême, seulement trouver le juste milieu. Porter aussi loin que possible leurs talents. Avant la limite de la tyranie. Mais sans complaisance. La ligne est mince... 

Au fond, je souhaite seulement qu'elles regrettent de ne pas avoir saisi une chance ou gaspillé un talent.

mercredi 26 septembre 2012

Coopérative des soeurs fâchées

Louvette et Sauterelle ont toujours été à couteaux tirés. En fait, depuis que Sauterelle est devenue moins malléable et avant que le règne de Louvette ne soit contesté.
Louvette appelait Sauterelle "ma petite chérie" et en faisait tout ce qu'elle voulait.
Depuis que Sauterelle est devenue son propre patron les négociations virent invariablement au lock-out.

Louvette, malgré la dyslexie, rêve de devenir professeur. Je peux d'ailleurs compter sur cette future institutrice pour superviser les devoirs de Renarde. Parce que cette dernière mangerait du devoir en sauce matin-midi-soir. Parce qu'elle collabore bien et que Louvette prends son rôle de maîtresse très au sérieux je laisse les choses se passer ainsi.

Je n'aurai jamais pensé que Sauterelle pouvait se transformer en studieuse jeune fille sous les directives de Louvette. Mais c'est ce qui s'est produit hier. Louvette a inventé (ou plutôt calqué sur mes enseignements) diverses façons de faire apprendre à Sauterelle les prénoms des amis de la classe et les mots-étiquettes. Elles y ont passé une bonne demi-heure dans la plus totale harmonie.

C'est un partenariat très winner. Louvette révise ainsi ses vieilles connaissances et augmente son bagage de mots reconnus d'un simple coup d'oeil.

Je suis tout de même soulagée. J'appréhendais les difficultés de Sauterelle dans les apprentissages. Peut-être à cause du suivi en orthophonie, mais Sauterelle a plus de facilité que Louvette au même âge. Ce qui nous laisse espérer l'absence de trouble de lecture et d'écriture.

Par contre, Sauterelle est très agitée en classe. Elle se lève, gigote sur sa chaise et parle de façon impulsive. Même chose à la gymnastique. On lit sur les syndromes de Tourette, d'Asperger... Certains symptômes collent, d'autres non.

lundi 24 septembre 2012

Nature déchaînée

Souvent quand nous parlons de Sauterelle et de ses "problèmes" on a droit aux regards de "Vous êtes des parents qui s'en font avec un rien". C'est son caractère, elle est encore jeune, elle vous manipule.

Les gens n'ont pas conscience que nous avons cheminé longtemps avant de prendre conscience des différences de notre fille et d'accepter ce fait. Nous savons, nous cherchons des solutions. Il est totalement inutile de nous tirer vers l'arrière.

Les intervenants rencontrés, pour quelques-uns c'était les demi-mots, les pas légers sur les oeufs. Nous avons dû exiger de la transparence et établir que nous avions passé depuis longtemps l'étape d'accepter qu'il y avait un trouble.

Des membres de la famille avaient pour mission de garder les filles durant le week-end. Pendant ce temps nous campions et menions une rude bataille contre les rongeurs envahissants. Les petites bêtes ont été nourries par les campeurs durant les mois chauds. Maintenant qu'il n'y a plus âmes qui vivent dans les parc nationaux, ils se rabattent sur les quelques courageux. On aurait dit des drogués prêts à tout pour avoir leur dose. Rien ne semblait les effrayer. J'ai dû m'armer de cailloux pour tenir à distance un écureuil psychotique.

Revenons à nos moutons. Je disais donc que les filles ont été gardées par des membres de la famille. Ceux-là même qui croyait que nous exagérions, que nous nous en faisions pour rien. Ceux-là qui ont finalement constaté que Sauterelle criait, pleurait, se mettait en colère sans arrêt. "Elle est pire que d'habitude, non?".

Lorsque j'ai rencontré la psychologue de Sauterelle la semaine dernière, la seule chose dont elle était certaine c'était qu'elle avait sans l'ombre d'un doute un trouble obsessionnel-compulsif. Et selon elle, ce trouble n'est pas le problème en lui-même mais une des manifestations du problème. Comme l'orthophoniste et l'ergothérapeute, elle suggère fortement le CETI (Centre d'évaluation et de traitements intensif) dans un service de Pédo-Psychiatrie.

À l'école ça allait relativement bien jusqu'à maintenant. Mais la semaine dernière nous avons reçu une note de son enseignante pour nous indiquer qu'elle dérangeait en classe en se levant ou en parlant constamment. Ce n'est que le début...





vendredi 14 septembre 2012

Rigidité et colères

Il y a trois ans, nous avions fait appel à une coach familiale. Pour cette occasion, nous avions dressé une liste des points forts et des points faibles (irritants) des enfants.
À ma plus grande surprise, les points faibles étaient toujours d'actualité.
Il faut croire que ça fait partie de leurs personnalités.

Louvette et Sauterelle partagent un trait de personnalité qui parfois nous ait difficile à gérer. Elles sont rigides, totalement inflexibles. Encore ce matin, Louvette était inconsolable devant le miroir. Hier soir, la coiffeuse avait fait une jolie tresse dans son toupet après sa coupe de cheveux. En se levant elle a découvert que quelques cheveux avaient fuit la tresse. Elle sanglotait devant le miroir incapable de comprendre que ce n'était pas la fin du monde et que si moi je m'essayais à refaire la tresse ça n'allait pas avoir meilleure apparence. Rien n'y fit, j'ai dû m'improviser coiffeuse. Le résultat n'était pas parfaite mais plus un cheveu qui dépasse.

La semaine dernière, lors d'un évènement à l'école j'étais à faire la file pour de la barbe à papa avec Louvette. C'était terriblement long et ennuyant (surtout que je venais de faire la file presque 1h avec Renarde pour un tatouage temporaire). Renarde qui jouait dans les jeux gonflables avait terminé son tour et décida de venir nous rejoindre dans la file. Moi, un peu stratégique, j'essaie de faire rentrer Renarde dans le rang ni vue, ni connue. Pas question de me retaper la file une deuxième ou une troisième fois (manquerait plus que Sauterelle).

- Renarde!! Tu dépasses! Il faut que tu ailles attendre au bout de la file!!!, s'écria Louvette indignée en poussant sa soeur hors de la file.
- Louvette! Tu ne pouvais pas te taire?, lui chuchotais-je à l'oreille.
- ON-NE-DÉPASSE-PAS!!!, répliqua ma Louvette haut et fort.
- Puisque c'est comme ça, je laisse ma place à Renarde.
- Euhh...
- Voilà Renarde, prends ma place dans le rang et prends une barbe-à-papa pour Sauterelle, dis-je avec un sourire victorieux en sortant de la file.

Louvette poursuivi l'attente l'air ombrageux.
Maman 1 - Louvette 0

Dans la vie, il arrive qu'il y a des règles établies. Certaines d'entre elles peuvent être appliquée différemment selon les circonstances. Mais Louvette et Sauterelle n'arrivent pas à passer outre sans ressentir de la panique. Une crainte incommensurable d'être prises à mal faire. Pourtant, nous ne sommes pas des parents intransigeants. Pas que je sache en tout cas.

Chez Louvette cette particularité est mineure et se limite à ses envies d'être une fillette modèle, un exemple de perfection. Ne jamais se faire reprocher quoique ce soit. Remarquez, cela peut être aussi problématique à long terme. À vouloir être trop parfaite elle souffrira.

Pour ce qui est de Sauterelle. Aucune règle ne peut être enfreinte sans déclencher sa colère. Elle ne souffre aucun changement à ce qui a été prévu. Même si elle n'est pas concernée. Même si ça ne change rien pour elle.

Dernièrement sa psychologue lui a dit de verbaliser au lieu de faire ce qu'elle a en tête. De dire "J'ai envie de te dire des gros mots" au lieu de le faire. Sauf que Mlle Sauterelle a tourné cette nouvelle façon de faire à son avantage...

- Sauterelle mets des chaussures, on doit partir.
- Non, je ne veux pas mettre mes souliers.
- Sauterelle je veux que tu mette tes souliers, on va être en retard.
- Maman si tu me dis encore de mettre mes souliers je vais dire des gros mots et lancer mes souliers. Je t'avertie.
- (soupir) Mets tes souliers immédiatement!
- *Gros mots et souliers volants*... Tu vois je t'avais avertie que je le ferais. C'est de ta faute si je fais ça!

Elle applique cette nouvelle "permission" de s'exprimer homestyle. Et s'en sert allègrement.

Dans les derniers jours, on s'est questionnés sur nos méthodes. Surtout sur notre impatience grandissante qui se répercute sur Renard et Louvette. Nous avons décidé d'être plus calmes et de ne pas élever le ton. Espérant que notre retenue soit bénéfique sur les colères de Sauterelle. Peut-être que nous sommes la cause.

Après quelques jours, nous constatons que notre attitude n'a rien à voir avec les crises de la Sauterelle. Nous sommes seulement une excuse pour se mettre en colère. Puisque nous ne lui fournissons plus de raisons valables de se mettre dans tous ses états, elle trouve n'importe quoi pour justifier son ire. Comme si la colère était une partie intégrante d'elle-même qui ne demande qu'à s'exprimer encore et encore. C'est incontrôlable. Jusqu'à tout récemment elle se contenait hors de la maison. Maintenant, elle s'emporte en public et s'en prends à d'autres enfants (pas physiquement).

Ma tante qui s'occupe parfois des enfants pour nous aider, a remarqué que Renarde pliait toujours devant Sauterelle. Elle accepte tout d'elle pour éviter de la mettre hors d'elle. Elle ne veut pas l'entendre crier. Pourtant, nous avons toujours cru qu'il n'y avait pas de jumelle dominante. Et l'indépendance de Renarde laissait présager qu'elle était la locomotive. Que Sauterelle était toujours en remorque. Mais que ce n'était pas flagrant.

Dans nos recherches afin de mettre le doigt sur ce qui ne va pas nous allons dans toutes les directions. Et je suis rassurée de constater que Sauterelle a de l'empathie pour sa soeur quand elle pleure. Elle est enveloppante et aimante avec elle. Ce qui exclut une insensibilité typique aux Troubles envahissants du développement dû à une incompréhension des sentiments et des attentes des autres.

Il me tarde de trouver LE problème pour aider Sauterelle à s'aider elle-même. Je ne supporte plus de la voir si vindicative et triste.

mardi 11 septembre 2012

Engagez-vous ils disaient!


Comme être humain, on est parfois amené à reconsidérer notre vie. Suis-je vraiment la personne que je voulais devenir? Est-ce que je travaille vraiment pour ce à quoi j'aspirais? Ou ai-je bifurqué par peur de ne pas réussir? Est-ce que j'assume pleinement mes choix?

Comme parents, on est à même de se questionner. Est-ce que je suis présentement le parent que je voulais devenir?

Ce n'est pas facile d'être parent et encore moins d'atteindre le niveau de perfection parental que l'on vise. Nous avons beau chérir, gâter, dorloter et être présent, ça ne garanti aucune reconnaissance. Ce qui est plutôt frustrant. Vous avez beau sacrifier vos loisirs, votre vie de couple et votre carrière pour élever vos enfants, ils n'en seront pas plus obéissants.

C'est l'un des pièges d'être maman à la maison. Le rêve que ça se passera parfaitement parce que vous êtes disponible. On devient facilement aigrie quand tous nos efforts ne portent pas fruit. Quand la dure labeur n'apporte que mécontentement.

Des heures passées devant le four à concocter un repas coloré contenant les 4 groupes alimentaires aboutissent à des grimaces et une semaine à manger les restants. Un exemple parmi tant d'autres.

Quand un enfant demande plus de patience que les autres, qu'il vous tire votre énergie et s'abreuve de votre patience, c'est presque impossible que ça ne se répercute pas sur vos autres enfants. Vous devenez impatiente par sentiment d'être constamment harcelée, votre ton monte plus rapidement que vous ne l'auriez voulu et vous n'êtes plus à l'écoute.

Viens un moment, comme je le disais, où vous devez faire le constat que vous n'êtes pas le parent que vous savez pouvoir être. Des mesures s'imposent alors avant que la situation ne dérape et soit irrécupérable.

Notre Sauterelle pousse à l'extrême toutes nos bonnes volontés. Son comportement est pour la plupart du temps incompréhensible, insaisissable... En fait totalement incompréhensible. Nous n'arrivons pas à prévenir, à calmer et à comprendre ses emportements. Pour nous se sont des broutilles, des évènements et des éléments sans conséquences. Pour elle, c'est intrinsèque. Impossible de passer par dessus le petit bout de fil qui pend à son bas. C'est intolérable pour elle.

Nous avons toujours l'impression de pousser et tirer sur elle pour la bouger. Et par la bande, Louvette et Renarde reçoivent les répercussions. Et nous ne voulons pas ça pour elles. Ni pour Sauterelle.

Donc réunion au sommet pour le groupe "parents". On réajuste le tire, on détermine ce qui compte le plus et on repart de l'avant. Tristes de constater que nous sommes à cent lieux d'être les parents que nous voulions être.

Engagez-vous ils disaient... Ce n'est pas l'enfer, ce n'est pas le paradis...

vendredi 7 septembre 2012

Priorités



Les deux dernières années scolaires qui n'ont pas été facile, l'été avec les enfants ( ++ amis ++) à la maison, les dernières démarches pour Sauterelle, le suivi de Louvette, la rentrée scolaire et le mariage train-train quotidien et cours ont raison de moi. Plus le temps passe, plus j'ai du mal à me faire des réserves d'énergie. Ajoutez à cela, un mal mystérieux qui m'a pourri la vie de septembre à mai. Je ne trouve plus de plaisir dans mes projets personnels. J'aimais bien faire des créations artistiques et faire de la photo. Mes mains ne suivent plus. Le mal s'attaque principalement à mes mains. Je dois choisir entre les arts et la photo. Le premier étant trop demandant, j'ai perdu le plaisir et l'envie de m'y adonner. Tandis que la photo, j'arrive à contrôler la durée et terminer le tout à mon poste de travail.

J'aime aussi écrire. J'ai toujours aimé m'y adonner depuis que je sais écrire. C'est une passion qui ne m'a jamais fait défaut. Mais je n'ai jamais mené un manuscrit à terme. Soit je suis passé maître dans l'art de l'auto-sabotage, soit c'est l'implication que suppose d'amener un tel projet à terme. Et je suis bien la dernière à croire en moi. C'est classique. 

Mais cette fois, je suis bien déterminée à me rendre jusqu'au bout. En fait, j'y suis arrivé. Mon histoire est entière. Elle est courte mais complète. Elle s'adresse aux enfants. D'ailleurs, j'ai un deuxième récit en chantier en lien avec le premier. J'y aborde des thèmes difficiles: la mort, la maladie, la séparation, le refus de grandir. Ce n'était pas une voie que j'avais envisagée. J'ai toujours travaillé sur des histoires destinées à un public adulte. Et je crois, que je me restreignais trop et que je bloquais en tentant de coller le plus à la réalité, au domaine des choses possibles et logiques. Alors que pour une histoire pour enfants, "sky is the limit". Je n'ai vraiment pas à me demander si c'est crédible. C'est totalement imaginaire.

Pour le moment, j'essaye de me reposer. Je ne veux pas que la fatigue me dégoûte de mon travail. Et lorsque je fais quelque chose, je le fais à fond. Je suis entière et dédiée. Présentement, je sens que je ne pourrais pas donner le meilleur de moi-même. Je préfère attendre de retrouver la flamme. 

Dans ma liste de chose à savoir avant d'être une maman à la maison, les passions étaient un thème que je voulais aborder. 

Donc ça sera le sujet d'un prochain billet. Être maman à la maison et rester dynamique.

jeudi 6 septembre 2012

Lent tourbillon

Depuis deux jours je tourne en rond sur la rédaction d'un billet sur les mères au foyer. Le pourquoi de ce choix. Les avantages. Les inconvénients. Au final, je me dis que ça serait lourd de vous balancer mes observations et conseils à la suite.

Une journée comme aujourd'hui est un peu représentative du temps qui me fuit. De cette impression que tourne trop vite de l'intérieur mais au ralenti comme spectateur. 

Dans mon rêve idyllique de maman à la maison, j'avais du temps. La disponibilité est mon travail. Je suis présente tous les matins pour le petit-déjeuner, je vais chercher les filles le midi pour manger à la maison et je les accueille au retour de l'école. Entre ces trois périodes immuables, je case des rendez-vous. Orthophonie, ergothérapie, travailleuse sociale, alouette!! Je met ma casquette de taxi-mom après le souper. La gym, la danse, l'aide aux devoirs... 

Aujourd'hui nous avons rencontré la travailleuse sociale du CLSC concernant Sauterelle. De leur côté ça n'avance pas. Beaucoup d'attente. Beaucoup de besoins. Et hop! une flopée de papiers à remplir entre-temps. Similaires à des papier déjà remplis pour l'évaluation en ergo. Un autre pour l'enseignante de Sautrelle. Elle ne la connaît pas vraiment. On m'a suggéré de demander au prof de l'an dernier. Sauf que le contexte maternelle vs 1ère année est radicalement différent. J'imagine qu'il faudra laisser au prof le temps de l'évaluer.

Et un dernier formulaire à faire remplir par le médecin traitant. La prescription du médecin ne suffit pas. Il doit s'astreindre à compléter le papier du CLSC. Et encore là, je suis un peu perplexe en lisant les questions. Comment un médecin qui voit ma fille qu'une seule fois par année peut-il émettre un questionnement? Je vais devoir tout lui raconter, comme je l'ai fait plusieurs fois et il remplira selon ce que je lui dit... Alors, c'est quoi l'intérêt? Pourquoi passer par un intermédiaire pour arriver au même résultat? 

Alors on est en attente ici et là. Et on s'enfonce dans notre problème. Sauterelle est rigide, en colère, angoissée. Elle reste campée dans son monde où la seule chose qui est digne d'intérêt sont les bébés. Donnez lui un livre, elle le parcourra afin de trouver une image de bébé. Demandez lui de choisir un film, son choix sera invariablement dirigé vers un film où un bébé partage la vedette. Laissez la jouer dans la salle de jeux, elle catinera ses nombreux bébés. Cachez vos bancs d'appoint, vos poussettes quand Sauterelle est en visite chez-vous. Vous devinez pourquoi!

Donc voilà, je dois planifier plusieurs rendez-vous au travers de nos occupations. En manquant le moins d'école que possible et en étant à l'heure à la maison pour accueillir les enfants après la classe. 

Autant j'ai envie de bousculer les gens, de les pousser dans le dos pour que nous avancions. J'ai trop l'impression de faire du sur-place. Autant je voudrais laissé aller les choses et ne plus m'en faire. L’immobilisme me gruge. Je sens que le temps s'échappe et qu'il est gaspillé. 

Leçon numéro 1 des hauts et des bas d'une maman à la maison: Être mère au foyer ne signifie pas nécessairement "avoir du temps". Ni pour soi. Ni en "over" pour les enfants. Tout le monde verra à ce que vous ayez un horaire bien rempli... "Tu es à la maison toi! Tu as le temps!" (Pffff!)