dimanche 30 décembre 2012

Cadeau de Noël

J'aurais voulu faire un cadeau de Noël à mon père et je n'aurais pas su quoi. Il travaille mon père, même retraité il a trouvé le moyen d'occuper son temps en travaillant. Faut dire qu'il aime travailler. Mon père n'est pas un mélomane, ni un cinéphile, un brin sportif ( mais il y a bien longtemps que nous avons exploité ce filon), pour lui les vêtements sont fait pour se couvrir point, il n'a pas de loisirs notables donc il est bien difficile de lui emballer quoique ce soit.

Ce que j'ignorais en ce Noël c'est que nous allions lui livrer des cadeaux de Noël par deux simples gestes.

Nos enfants, à mon frère et moi, sont dans l'âge où l'existence du Père Noël est mise en question. Lors des deux derniers Noël nous avons pu compter sur une aide extérieure pour personnicier ce bon Saint Nicolas. Mais cette année c'est mon père qui a dû se glisser dans la peau du personnage. Nous l'avions avisé qu'il poussait sa "luck" plus qu'un brin. Et évidement, il avait à peine ouvert la bouche et qu'il était démasqué. Les enfants malgré tout ont décidé d'entrer dans le jeu et le laisser les amuser. C'était pour lui un cadeau inestimable.

Le second cadeau de Noël fut un éclat de rire. Le mien.
Avec mon frère et mon cousin, nous avons entrainé nos 8 enfants ( non sans remarqué qu'à 3 nous nous étions grandement multiplié) dans une activité de notre enfance : le snow racer tiré par le tout-terrain dans le champs de fraises enneigé du voisin. Mon père nous avait prêté non sans fièreté sa dernière acquisition, un tout terrain muni de chenille. Je riais comme une folle en regardant les enfants avaler la neige, tomber en bas de leur snow racer... Et ma joie fit le plus grand bonheur de mon père.

- Ton père m'a dit qu'il t'avait entendu rire aux éclats à l'autre bout du champs, m'a dit ma mère.

C'était bien peu mais tout à la fois.

mardi 18 décembre 2012

Renarde-Sans-Problèmes

Louvette a occupé beaucoup de notre temps durant 2 ans. Dyslexie oblige.
Sauterelle occupe beaucoup de de notre temps depuis le printemps dernier. Sport oblige. Recherche de ce qui cloche chez-elle oblige. 
Entre les études de Louvette qui prennent du temps, les rendez-vous et les multiples crises de Sauterelle... ah oui! et aussi les prises de bec entre Louvette et Sauterelle. Il ne reste plus de temps.

Renarde est brillante à l'école. Son enseignante est plus sévère avec elle sur la qualité de son écriture par exemple. Question de lui offrir un peu de défi. Sinon, elle est parfaite en classe. Son prof a dû se creuser la tête pour inscrire un défi à relever sur son bulletin. "Respecter les trottoirs lorsqu'elle écrit", c'est tout ce qu'elle a pu trouver.
Renarde est une petite fille facile, souriante, curieuse, créative et très originale en son genre. Le seul véritable défaut de Renarde est son mode "harcèlement". Quand elle veut quelque chose, ELLE VEUT. Elle ne lâche pas facilement.

Sinon, rien à lui reprocher. Donc... vous devinez. Comme elle ne cause pas de problème, qu'elle n'a pas besoin d'une aide particulière, qu'on a pas à gérer 10 crises par jour... Eh bien, on lui consacre beaucoup moins de temps. Pas parce qu'on ne le veut pas. Parce qu'on va au plus urgent. 

Au cours des deux dernières semaines, Renarde nous a fait le coup du mal de coeur. Trois fois. La troisième fois, lorsque la secrétaire de l'école a appelé : "Madame Boréale, j'ai Renarde à mon bureau... elle a encore mal au coeur. Mais elle a un grand sourire.... Voulez-vous lui parler?" 

J'ai discuté un brin avec ma grande malade... Je me doutais bien qu'elle feignait. J'ai embarqué dans son jeu et suis allé la chercher. Je me suis dis que si c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour nous avoir pour elle seule quelques heures, ça valait bien la peine qu'elle manque quelques heures de classe. Avec ses notes, elle peut bien se le permettre. Une petite sieste collée avec Renarde, ça fait du bien. Et je suis contente de pouvoir passer ce temps avec elle sans avoir autre chose à penser.

Je vais tenter de trouver des moments pour me consacrer à elle. Elle adore lire. Alors je vais tenter de l'aider à s'améliorer encore en lisant avec elle.

lundi 17 décembre 2012

Part de chagrin

Sauterelle a participé à une épreuve dans son sport.
Durant les derniers mois, elle a beaucoup évoluée et est devenue plus sérieuse durant les entraînements.
Il faut dire que lorsqu'elle a rejoint le groupe, on s'est sérieusement demandé pourquoi ils l'avaient choisie pour faire partie des élites. Elle ne faisait rien correctement, sans parler de son attitude générale: toujours sur une patte, à regarder partout sauf l'entraîneur et sautillant ici et là de façon incontrôlée.
On s'est dit "Ouin, ben ils vont voir qu'ils se sont trompés et la retourner au récréatif".
Finalement, elle s'est beaucoup améliorée et elle a même fait des prouesses qu'on ne la soupçonnait pas être capable de faire.

Le jour de l'évaluation, elle était d'un calme étonnant dans la voiture. On lui a même demandé si elle dormait.

- Non, non, je compte les couronnes de Noël sur les maisons... je suis rendu à 32. (il lui arrive fréquemment de compter ces temps-ci... symptôme?)

Elle était calme et s'était montrée docile tout au long des préparatifs. Pas de chichis, pas de crises.
Quelques minutes avant le début des épreuves, les entraîneurs demandent que chacune retire ses boucles d'oreilles. Ce n'est pas permis. Nous avons eu chaud. Sauterelle est passé à un poil de nous faire une crise de colère. Mais elle a réussi à passer outre sa frustration de devoir enlever des anneaux ( ici, c'est la crainte de la douleur ).

Nous étions prêts à être impressionnés. Parce-qu'habituellement, Sauterelle a ce don de toujours nous surprendre quand on s'y attends le moins. Vu sa tranquillité apparente, on s'est dit qu'elle allait performer sous la pression. Que ça allait lui donner le petit plus qui la pousserait à se dépasser.

Et c'est là que notre balloune se dégonfle. Sauterelle se balance d'un pied à l'autre, regarde "ébahie" le plafond de la salle, fait mille et unes "steppettes" alors que ses coéquipières sont sagement alignées, alors qu'elle devrait regarder les autres s'exécuter (et par la même occasion se remémorer ses routines) elle se perd dans la contemplation du groupe voisin et son visage... que dire de son visage? Elle grimace, elle fronce le nez, se contracte des épaules à la pointe des cheveux, se fige dans des rictus épouvantables, elle se présente devant les juges dans des postures inadéquates ... Elle n'est pas comme les autres. Elle sort du lot. Pas pour les bonnes raisons.

Je suis sortie de l'évènement triste. Pas parce-qu'elle n'a pas réussi (sur les 8 filles de l'équipe, une seule a réussi). Triste que des gens l'ont regardée, l'ont vue agir et l'ont jugée. Des sourcils levés, des regards interrogateurs (mais qu'est-ce qu'elle fait là?). Je me suis sentie triste pour elle. Elle a un talent immense et un besoin de dépenser son énergie de cette façon. Elle aime son sport. Parviendra t-elle un jour à avoir l'attitude et le comportement nécessaire pour bien réussir dans ce sport?

À ce jour, elle n'a pas eu de taquineries ou de commentaires sur son comportement de la part de ses pairs, mais ça viendra sans doute. Tant que nous n'avons pas mis le doigt sur le bobo, nous ne pouvons qu'observer et tenter de comprendre ses mécanismes. Il est évident que c'était dicté par le stress. Qu'elle ne le faisait pas intentionnellement. Elle était heureuse d'être là point.

J'ai eu du mal à déterminer ce qui m'avait laissé une impression négative de l'évènement, ce qui m'attristait réellement. Je savais que la réussite de l'épreuve était loin d'être certaine, je savais qu'elle avait fait énormément de progrès dans les dernières semaines et que la prochaine fois serait la bonne, je n'étais pas déçue d'elle du tout... J'étais simplement triste de la voir si différente des autres et que ça "fesse" à ce point. Je ne voudrais pas que les gens la blesse à ce sujet.

Il y a tout de même une bonne nouvelle. Elle verra le neurologue en février. Nous qui pensions attendre des mois et même des ans!! Faut dire que son dossier est étoffé et que les analyses précédentes offrent de bonnes pistes. Quand je la vois comme ce week-end, je pense à Tourette immédiatement... C'est toujours dans les "possibles".

vendredi 14 décembre 2012

Consolation

Quand la nouvelle est sortie hier, chacun d'entre nous nous a été choqué d'apprendre que l'ex-cardiologue, Guy Turcotte, retrouvait sa liberté. Après quelques mois passés en psychiatrie, suite au meurtre sordide de ses deux enfants (40 coups de couteaux assénés à des enfants qui le suppliait d'arrêter) il revient dans la communauté. Un acte de folie passagère. C'est ce qui a été décidé.

Qu'on croit à sa folie ou qu'on pense que c'était un acte prémédité par pure vengeance, la sentence est ridicule. Compte tenu de l'horreur commise, rien ne pourra réparé.

Les gens sont déçus que la sentence soit si légère. Mais je crois que la pire prison pour lui est la communauté. Les regards qui se poseront sur lui, le dégoût des gens qui croiseront sa route, le rejet de ses pairs. Qui voudra associer son nom à cet homme? Qui aimera ce monstre? Qui voudra être vu en sa compagnie? Qui risquera sa réputation pour prendre sa défense? 
Je pense que la vie hors des murs de la prison ne lui apportera pas la vraie liberté. Celle d'être aimé, de jouir de la vie et celle de s'épanouir.

À l'intérieur des murs d'une prison, il aurait été protégé. À l'abri des regards dans sa bulle. Encadré et supporté dans une thérapie. Exempté des jugements et des regards accusateurs. Ses déplacements auraient été entravés et ses co-détenus ne lui auraient pas fait de cadeaux. 

La seule consolation possible, c'est de se dire que cet homme ne sera jamais plus heureux, que sa vie ne mènera nulle part. Qu'il n'y aura plus de rêves possibles. Que personne ne le regardera plus avec l'amour inconditionnel dont les enfants sont capables. Son sort est scellé. 

samedi 8 décembre 2012

Compétition

D'emblée, je suis plutôt un être sociable. J'aime parler avec les gens et me joindre au groupe. Vous savez, faire parti de la gang!!

L'été dernier Sauterelle a rejoint le groupe d'élite dans son sport. C'était l'une des deux petites nouvelles. Une de celles qui détonnait par sa maladresse et qui ne fittait pas trop dans le groupe. Je m'étais même demander pourquoi ils l'avaient choisie. Ils avaient peut-être fait une erreur. 

Les parents des autres petites filles, feignaient trouver ça dommage pour les nouvelles d'être découragées par les meilleures. En fait, ils craignaient simplement qu'elles accaparent les entraîneurs au détriments de leurs propres rejetons.

6 mois plus tard, Sauterelle a tellement progressé qu'on ne voit plus vraiment la différence entre elle et les plus anciennes. 

6 mois plus tard, je constate que ma première impression des autres mères (pas toutes! seulement une petite clique) était la bonne. Je ne suis tellement plus capable de les entendre chialer contre tout, ne pas parvenir à faire une phrase sans prononcer le prénom de leur 8ème merveille du monde, sans feindre d'être ennuyées par la supériorité de leur rejeton (pas facile d'avoir un enfant SI intelligent, SI parfait), de les entendre critiquer tout ce qui se fait... Bref, ce matin dans les estrades, ma sauvagerie était à son comble. Je me suis collé les écouteurs sur les oreilles et ignorer royalement leur présence. Je me demandais pourquoi certaines mères se tenaient à l'écart. Maintenant je comprends. Et je vais faire comme elles. Je suis là que pour regarder ma fille évoluer et non pour me faire des amies.

Vulnérabilité

J'ai lu quelque part sur le web (désolée j'ai oublié qui était l'auteure de cette réflexion) que lorsqu'on devenait maman notre coeur devenait vulnérable à jamais. Nous devenions en quelque sorte la mère de tous les enfants. Tout drame touchant les enfants nous afflige comme si c'était les nôtre.

C'est vrai, j'ai la larme facile depuis la naissance de mes enfants. Je peux comprendre et ressentir la douleur d'une mère qui perd son enfant, de celle qui apprends que son enfant devra vivre avec un handicap, de celle qui est rejetée par son enfant, de celle à qui on enlève la chair de sa chair, de celle à qui on dit que son enfant n'a pas d'avenir... Bref en étant mère je peux me mettre dans la peau de toutes ces mères.

Ma plus grande crainte est de ne pas voir grandir mes enfants. Soit parce que ne soit plus de ce monde, soit parce qu'elles partiraient avant moi. Dans les deux cas, la première option est la moins cruelle. Une fois de l'autre côté j'ose espérer pouvoir les voir se réaliser.

J'ai cette peur au ventre de les perdre et j'anticipe la douleur. Il y a plu d'un an, qu'une amie est décédée et j'en éprouve encore un grand chagrin. Il n'y a que peu de journées où je ne pense pas à elle. Et si c'était un de mes enfants? Je mourais de chagrin? Comment on fait pour survivre à ça?

Je connais des gens qui ont connu ce drame et qui continuent d'avancer. Ils ont survécu malgré la douleur qui ne doit jamais laisser de répit.

Je ne sais pas comment conclure ce billet. Seulement, je prends conscience de l'ampleur de mon amour et de la valeur du trésors que je tiens entre mes mains.

mercredi 5 décembre 2012

By the book

La rigidité. C'est une chose avec laquelle j'ai du mal à dealer.
Je suis une personne plutôt flexible. Je m'accommode de tout. Je choisi toujours de voir le bon côté et j'ai depuis longtemps accepté que la vie est une série d'imprévus.
Je pars souvent sans attentes, ouverte à prendre les choses comme elles viendront.

Sauterelle et Louvette n'ont pas hérité de mon trait de caractère. Elles sont d'une rigidité frôlant souvent l'hystérie. Elles sont by the book. C'est d'même que je l'ai appris, je ne ferais aucune entorse au règlement...Même si la situation le commande. On appelle ça "bucké".

Ce week-end, Louvette avait une évaluation dans son sport. Après l'examen, les entraîneurs appelaient les enfants à tour de rôle pour venir chercher leur diplôme. Louvette Boréale attends son tour parmi tous.

- Sandrine Lamontagne, (elle va chercher son papier), Junior Gallant (il va chercher son papier), Louvette Biréale...*criquet*criquet*... Louvette Biréale?

Nous tentons d'attirer l'attention de Louvette qui nous fait un gros NON de la tête.

- Vas-y Louvette c'est toi!
- Non! C'est pas mon nom!
- Louvette!! Misère, il a juste mal lu, vas-y!
- Noooonnnn! Ce n'est pas mon nom!

Notre nom de famille n'est pas commun, il arrive souvent qu'il soit mal prononcé ou que des lettres soient inversées. Elle refusait de bouger. Il a fallu que j'aille la lever et la pousse pour avancer... elle reculait comme un âne têtu!!

Elle a bien fini (en colère) par y aller et constater que c'était bien son nom. Qu'il avait été tout simplement mal dit.

Hier, devoirs de maths. Des additions en colonne.

780
+15__

L'impression est décalée. Les dizaines sont vis à vis les centaines et les unités sous les dizaines. En se servant de notre jugement, on est capable de comprendre que c'est 780+15 et non 780+150. Nenon! Mademoiselle s'entête à faire son calcul en respectant les colonnes (mal alignées) malgré qu'on lui explique dans tous les sens le comment et le pourquoi. ELLE N'A PAS LE DROIT DE TRANSGRESSÉ LA RÈGLE DES COLONNES!! Rien à faire. Elle ne veut rien entendre. À sa réaction hystérique on pourrait croire que les châtiments corporels ont réintégrer le code de vie de l'école. Ou qu'une bonne soeur lui fait la classe et l'a menacée de brûler en enfer si elle n'appliquait pas cette règle à la lettre. Bref elle en a mit plus que le client en demandait.

La dernière fois que nous l'avons amenée se faire vacciner du haut de ses 8 ans, elle a piqué une crise de panique hystérique ameutant la clinique au complet. Il a fallu une deuxième infirmière pour lui faire entendre raison. Incapable de prendre un peu sur elle l'instant d'incertitude entourant la potentielle douleur. Même chose lorsqu'il s'agit de lui retirer une écharde. Elle hurle autant que si nous la marquions au fer rouge (et nous avons seulement sorti l'aiguille!!). 

Ce matin, Renarde et Sauterelle avaient des vaccins. Renarde s'est proposée pour passer en premier. C'est une courageuse qui n'a pas froid aux yeux. Elle est très volontaire et avide de dépassements. Quand ce fut le tour de Sauterelle, il nous a fallu dix minutes pour la convaincre de se laisser faire. Elle était en larmes, en sanglots... et a pris son courage à deux mains. Ce fut fait. Même chose la semaine dernière quand j'ai dû lui faire arracher une dent (morte). Je pensais qu'elle paniquerait et ne se laisserait pas faire. Le dentiste a tellement eu le tour avec elle que j'ai pu me contenter de regarder de loin sans intervenir. Une championne. 

Connaissez-vous des petits trucs pour amener un enfant en proie à la panique à se calmer?

dimanche 2 décembre 2012

Scénario

Mes enfants ont une façon de jouer qui m'exaspère.
Leur jeu je l'appelle : Jouer à jouer.

(entendu de la cuisine venant de la salle de jeux)

- Bon. Toi on va dire que tu es malade (Renarde) . Et toi (Sauterelle), tu vas arriver... et tu vas dire "ahhh! Je vais te soigner...Rosabelle-Jade...ordonne Louvette.
- Non c'est moi Rosabelle, rétorque Sauterelle.
- Moi c'est Lalilou...euh... Lalilouanne!, commente à son tour Renarde.
- Et moi je me nomme Princesse Anaïs-Maude-Sarah-Jeanne, annonce finalement Louvette.
- Mais moi je ne suis pas vraiment malade, tente Renarde.
- Non!, s'exclame Louvette. Tu es très malade et là Rosabelle arrive de voyage...
- J'étais à Cuba là!, ajoute Sauterelle.
- NON!, s'exclame Louvette. Tu arrives de chez ta mamie. Et là tu vas dire: "Oh! Laloulili...euh...
- LALILOUANNE!!!, se fâche Renarde.
- Ok là tu dis "Oh Lalilouanne! Je vais te soigner". Et là on va dire que ta mamie avait mit de l'herbe magique dans ton sac. Et là tu vas dire "Princesse Anaïs-Maude-Sarah-Jeanne, pouvez-vous préparer la potion pour guérir Lalilouanne?" Parce que toi tu ne sais pas lire les recette. Tu es trop petite.
- C'est pas vrai! Je sais lire!, s'emporte Sauterelle.
- Mais dans le jeu tu ne sais pas lire, rétorque Louvette.
- Non, je sais lire. Sinon je ne joue plus!
- Bon ok, on va dire que tu sais lire. Mais c'est de l'encre invisible magique la recette et il n'y a que la princesse qui peut la lire.
- Je veux lire!
- Non!
- Mais moi je ne suis pas vraiment malade là!, tente encore Renarde. Je fais juste semblant, parce que je veux capturer Rosabelle. C'est un piège. Et là elle va dire "Non!!! Je ne veux pas aller avec toi!"
- NON! NON! Tu es malade!
- Debord je ne joue plus!, boude Renarde.
- Moi non plus!, ajoute Sauterelle.
- Mais là!!!! Maman! Mes soeurs sont méchantes! Elles ne veulent pas jouer avec moi!

Rejouez ça au moins 10 fois par jour et c'est presque assuré que vos parents deviennent fous à lier. (Wiiiinnnn! Pu capable!!)

Voulez-vous bien me dire quel est l'intérêt de jouer à "on va dire que toi"..? Jouer à faire la mise en scène pour finalement ne jamais jouer pour vrai. Parce-que 99,9% du temps ça vire en guerre atomique en moins de 10 minutes. Des pleurs, des cris, des portes qui claquent...

Ici personne ne cède d'un pouce à moins d'obtenir une compensation parfois détournée.
Quand le jeu fonctionne (dans 0,01% des cas) c'est assez suspect.

Est-ce que c'est comme ça chez-vous aussi?

samedi 1 décembre 2012

Serial lover

Depuis l'an dernier Sauterelle est en "couple" avec Albert. C'est officiellement son amoureux. C'est une relation consentie par les deux parties. Et les parents de Albert sont aussi au parfum.

Renarde, la jumelle de Sautrelle, n'avait pas de Jules. Mais voilà qu'elle a remédié à son célibat.

- Papa! Maman! Je suis amoureuse avec Gédéon!

- Est-ce que Gédéon est au courant?

- Oui!

- Et, est-ce qu'en plus d'être au courant il est d'accord?

- Oh oui! Je m'en doutais qu'il était amoureux de moi. Il me suivait partout.

- Es-tu amoureuse avec lui juste parce-qu'il est amoureux de toi?

- Non! Mais j'étais un peu amoureuse de Bernard. Quand je lui ai dit, il a crié et s'est enfui. Alors j'ai décidé de garder Gédéon.

- Parce-que tu as déclaré ta flamme à Bernard après avoir accepté d'être l'amoureuse de Gédéon?

- Mouiii...

- T'aurais eu l'air fine si Bernard avait accepté d'être ton amoureux.

- ... "Visage de : oups!-je-n'avais-pas-pensé-à-ça!"

-J'imagine que Gédéon est sauf jusqu'à la prochaine fois.

- Est-ce que je peux téléphoner à Gédéon? On n'avait pas fini de comparer nos goûts! Il n'aime pas la pizza et la moutarde comme moi. Il veut avoir un chien quand il sera grand, moi aussi. Sa couleur préférée c'est bleu comme moi. Tu vois on a plein de choses en commun.

Comme ne pas sourire devant tant de candeur?