vendredi 31 août 2012

Compter jusqu'à trois...

Il y a quelques années, nous avons fait appel à une "super-nanny" afin de venir à bout de nos trois filles. C'était infernal à la maison, trois enfants de 3 et 5 ans, ça vous enflamme une maisonnée en peu de temps. Nous ne savions plus à quel saint dédier nos prières afin de passer un repas sans chicane, une soirée tranquille ou une sortie sans chamaillerie.

L'un des principes appliqué était le "compte de trois":

- Je veux que tu cesses d'hurler, tu as jusqu'à 3 pour te calmer, sinon tu iras dans ta chambre pour 5 minutes.

Attentes claires. Délais clairs. Conséquences claires. Donc drôlement efficace lorsque nous avons appliqué la conséquence annoncée (et tenu malgré les cris et les pleurs) 2 ou 3 fois.
Ensuite un seul avertissement suffisait pour les décourager de poursuivre leurs actes répréhensibles. De plus, nous avions toujours deux témoins convaincus de notre rigueur. Un avertissement certain.

Tout cela fonctionnait plutôt bien. Évidement, les enfants étant ce qu'ils sont, les limites sont régulièrement testées. Et le décompte doit revenir. Je n'aime pas trop, mais il faut ce qu'il faut.

Louvette et Renarde ont une particularité. Les anniversaires et les étapes de la vie sont pour elles des gages de fierté. Un peu comme le succès qui monte à la tête de certaines vedettes. Lors de ces changements de cap, elles essayent à grands déploiements de prouver qu'elles sont grandes. Plus des bébés. Alors on a droit aux mélodrames, aux désobéissances ouvertes et aux impertinences... Le tout couronné de portes claquées.

Comme elles nous opposent une résistance solide, nous nous voyons dans l'obligation de revenir au 1-2-3 conséquence. Personnellement, je trouve que ce n'est plus de leur âge, à la limite grotesque. Quand je me vois porter Renarde en poche de patate jusqu'à sa chambre parce qu'elle refuse d'obéir (décompte fait, tu vas dans chambre sinon c'est moi qui t'y amène), j'ai l'impression de retourner 3 ou 4 ans en arrière. Donc totalement en contradiction avec le statut qu'elles veulent acquérir. J'imagine que cette incursion dans le passé leur fera passer le goût de se la jouer "Je fais ce que je veux, c'est pas toi qui décide".

Jusqu'à ce jour je n'ai pas franchi le pas de les punir ou les sermonnées devant leurs amies. Souvent un simple "Si tu ne veux pas avoir la honte de ta vie devant tes amies, tu fais ce que je t'ai demandé" glissé à l'oreille suffit pour me faire obéir.

Et vous savez, plus jeune je disais que MOI quand j'aurais des enfants, EUX pourraient faire tout ce qu'ils veulent. Et bizarrement, je crois que je suis plus sévère encore que mes parents. Faut dire que le contexte social est très différent. Vous me direz que chaque génération a eu son fossé. Mais j'ai vraiment l'impression que quelque chose s'est perdu. La vie a vraiment changé du tout pour le tout. On se cherche un peu. Et en regardant à gauche et à droite ce qui se fait dans les familles, je considère que mon approche restrictive sera bénéfique à long terme. C'est pour moi une grande preuve d'amour envers mes enfants. Parce qu'il serait tellement plus facile de céder, de leur laisser faire tout ce qu'elles veulent et de leur passer leurs milles et uns caprices.

Mais faudrait tout de même que j'aille me cultiver un brin de patience par les temps qui courent. L'été m'a rendue raplapla!

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