jeudi 21 février 2013

Les oiseaux quitteront un jour le nid

La semaine dernière, j'ai entendu une histoire d'un enfant qui, à cause d'une méningite, se retrouvait entre la vie et la mort. En une heure la vie de sa famille a tourné au cauchemar. 
La preuve encore que la vie ne tient qu'à un fil.
Je ne peux pas imaginer une seconde qu'une chose pareille puisse nous arriver sans être prise de panique. Sans anticiper la folie qui s'emparerait de moi dans une telle situation.
Plutôt mourir moi-même que de voir un malheur si grand arriver à mes enfants.

Et si j'extrapole, parce qu'il n'y a pas que la maladie qui puisse vous arracher vos enfants.

En bas âge, comme mes enfants, leur vie est vécu sous une bulle de verre. Nous sommes présents, sinon ils sont sous la surveillance d'un adulte. Le risque de catastrophe, bien qu'il ne disparaisse pas totalement, est minime. Dans 4 ou 5 ans nous aurons de belles ados.

Je me revois ado. J'ai vécu dangereusement. J'ai bu. J'ai avalé et fumé à peu près n'importe quoi. Avec des gens peu recommandables. Je me suis retrouver dans des lieux tout sauf sécuritaires. J'ai fait du pouce. J'ai rencontré des personnes connues sur le net, sans prendre aucune précaution (aviser une amie, donner mon itinéraire, fournir des infos sur la personne). J'ai souvent trop bu. Je me suis mise en danger continuellement. Par insouciance. Par excès de confiance. Rassurée par la pensée magique... Il ne peut rien m'arriver. Ça arrive aux autres.

Heureusement, j'imagine que quelqu'un là-haut veillait sur moi, il ne m'est jamais rien arrivé. Mais tous les ingrédients étaient réunis pour un drame. 

Simplement imaginer mes enfants dans de tels contextes, me bouleverse. Je sais que je ne pourrai pas les enfermer. Les protéger d'elles-même. Parce qu'elles ne me croiront pas. Parce qu'elles vont croire que je suis vieux jeu. Parce qu'elles vont hurler que je les surprotège (ah!ah! Combien de fois l'ai-je moi-même reprocher à ma mère?). Et je leur ferait honte tout comme mon père l'a fait pour moi avant. 

J'ai ce drôle de souvenir. Que j'avais totalement oublié. Mais c'est revenue sans raison se présenter à mon souvenir. J'ai 12 ans, je suis follement amoureuse de mon coach de soccer. Un ado de 15 ou 16 ans. Je saisi toutes les occasions de passer du temps seule avec lui. Jusqu'au jour où mon père l'apostrophe "Ma fille a 12 ans, tu la laisse tranquille!". La honte j'vous dis pas. Le pire, ce jeune homme c'était correctement comporter et n'avait rien fait de déplacé. C'était moi qui courrait après. C'était moi la serial lover. J'aimais être amoureuse. C'était comme une drogue. Le feeling (coeur qui bat la chamade, l'anticipation) de simplement croisé LE gars du moment dans un couloir de l'école ou dans le bus. Ça meublait largement le temps, occupait mes pensées et ça me tirait du lit le matin.

Mais je ne veux pas ça pour mes enfants. Tomber amoureux n'est pas tout. J'espère qu'elles seront bien occupées dans des domaines qui les passionnent et que les beaux yeux d'un gars n'auront aucun effet. 
Et à cet âge, on projette trop. On ne voit pas l'autre pour ce qu'il est. Et on ne se connaît pas assez pour rester soi-même et se respecter. On subit, on donne, on sacrifie tout pour un amour qui n'en vaut pas la peine. J'ai pris beaucoup de mauvaises décisions à cause d'un gars ou d'un autre.

Je m'égare un peu du sujet. Celui de l'atroce idée de perdre un enfant. On a pas idée à quel point on se rend vulnérable en mettant un enfant au monde. Un si petit être qui devient le centre de votre univers et que vous désirez protéger à tout prix. N'importe qui saura vous atteindre en vous privant de votre enfant, en le blessant, en brisant ses rêves. Et on est toujours inquiet pour nos petites merveilles. 

Notre travail de parent c'est de porter à bout de bras nos enfants, ensuite faire taire nos craintes et les regarder prendre leur envol. Parce qu'il le faut. Mais quand même... ma mère s'inquiète encore pour moi! J'en déduis que ce sentiment ne partira jamais. :-)

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